« L'encéphalomyélite myalgique (EM), mieux connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique (SFC), est une maladie chronique complexe dont l'étiologie reste mal connue », bien qu’elle touche jusqu'à 2,5 millions de personnes aux États-Unis et environ 600 000 au Canada.

« Il n'existait jusqu’à ce jour aucun biomarqueur diagnostique sanguin validé ni aucun test pour diagnostiquer la maladie ».

Une équipe québécoise du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal, dirigée par le Dr Alain Moreau, « a mis au point un test innovant qui permet pour la première fois de diagnostiquer l’EM chez les personnes qui en sont gravement atteintes ». (SFC : le Canada investit dans un réseau de recherche basé à Montréal)

Leurs résultats sont publiés en novembre 2020 dans la revue Scientific Reports.

« Ce test représente le premier outil de diagnostic moléculaire pour l’EM longuement attendu par de nombreux cliniciens et les patients », précise le communiqué de l'Université de Montréal. « Il ouvre aussi la possibilité de répartir les patients en sous-groupes pour avoir une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires en jeu dans certains symptômes et de mieux sélectionner les patients qui pourraient bénéficier de certaines approches thérapeutiques par un nouvel usage de certains médicaments existants. »

« L'application d'une stimulation mécanique sur le bras par un brassard gonflable crée un malaise après l’effort qui représente le symptôme cardinal de l’EM et permet d’obtenir une signature moléculaire précise qui permet de différencier les sujets atteints d’EM des sujets non malades ou souffrant d’affections apparentées comme la fibromyalgie. » (Les symptômes du malaise post-effort qui caractérise le syndrome de fatigue chronique)

« Parmi les 11 micro-ARN mesurés dans le test, l’élévation ou la réduction de certains d’entre eux permet de prédire la réponse à certains médicaments, ce qui augmente les chances de trouver la bonne thérapie en personnalisant le traitement. »

L’équipe de recherche entend valider ce test dans d’autres groupes « afin de déterminer si les biomarqueurs utilisés sont toujours aussi sensibles pour détecter l’EM et tout aussi pertinents pour lancer de nouveaux essais cliniques ».

« Finalement, dans le contexte de la COVID-19, l’équipe croit que ce test pourra permettre le dépistage précoce de l’EM chez les personnes présentant des symptômes post-COVID-19 persistants et qui sont très semblables à ceux de l’EM pour ainsi ralentir la progression de la maladie. » (La COVID-19 entraînera des cas de maladie de l'intolérance systémique à l’effort [ou SFC])

« Cette avancée a pu être réalisée entre autres grâce au concours de patients et de nombreuses associations de patients au Canada, dont l’Association québécoise de l’encéphalomyélite myalgique », souligne le communiqué des chercheurs.

Pour plus d'informations sur le syndrome de fatigue chronique, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, Scientific Reports.
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