Les Français manquent de vitamine D, surtout à la fin de l'hiver et au début du printemps et plus fortement dans les régions où l'ensoleillement est faible (Bretagne, Normandie, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Alsace), selon une étude de l'Institut national de veille sanitaire publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

La vitamine D est principalement synthétisée par le corps sous l'action des rayons ultraviolets du soleil sur la peau. L'alimentation contribuerait pour environ un quart de l'apport.

Michel Vernay et ses collègues ont mené cette étude avec un échantillon national de 1 587 personnes âgées de 18 à 74 ans et ne prenant pas de supplémentation en vitamine D. Leurs niveaux de 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D) sérique, la forme sanguine de la vitamine, ont été mesurés sur l'ensemble de l'année.

La concentration moyenne était de 23,0 nanogrammes par ml (ng/ml). 80 % présentaient une insuffisance (moins que 30 ng/ml), 42,5 % un déficit modéré à sévère (moins que 20 ng/ml) et 4,8 % un déficit sévère (moins que 10 ng/ml).

Les déficits sévères touchent des populations vulnérables qui ont une exposition solaire réduite. Un niveau plus élevé de déficit sévère observé chez les personnes nées hors d'Europe peut s'expliquer par une pigmentation plus importante de la peau, qui réduit l'absorption des rayons ultraviolets, ainsi que par des habitudes culturelles telles que vestimentaires (corps couvert).

Les fumeurs ont des niveaux moins élevés, sans que le mécanisme en cause soit bien compris. Au contraire, les "buveurs modérés" de vin ont de meilleurs niveaux. Vivre seul(e) et ne pas partir en vacances étaient des facteurs liés au manque de vitamine D.

Le déficit modéré de vitamine D pourrait représenter un facteur de risque d'anomalies osseuses, d'ostéoporose et de cancers (principalement ceux du sein, du côlon et de la prostate) de maladies cardio-vasculaires et de maladies du système immunitaire, indiquent les chercheurs.

Plusieurs études récentes ont montré un rôle protecteur de la vitamine contre plusieurs maladies dont la maladie d'Alzheimer et la sclérose en plaques. Des études moins nombreuses suggèrent aussi un rôle protecteur contre la schizophrénie, la maladie de Parkinson, la dépression et plusieurs autres conditions de santé. Voyez aussi : La carence en vitamine D: le problème de santé le plus répandu?

Une étude publiée en 2009 montrait que 6 adultes québécois sur 10 auraient une insuffisance en vitamine D (ces proportions dépendent toutefois des normes qui varient sur le niveau adéquat de la vitamine).

La modification de certaines habitudes de vie devrait permettre de réduire la prévalence du déficit en vitamine D, notent les auteurs.

Psychomédia avec sources: InVS, Le Figaro. Tous droits réservés.