L'alimentation contribue au trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) selon une analyse des études récentes publiée dans la revue Pediatrics. L'étude fait le tour des différentes hypothèses concernant l'influence de l'alimentation sur le TDAH qui ont retenu l'attention au cours des dernières années.

Gordon Millichap et Michelle M. Yee de l'Université de Chicago ont analysé près de 70 essais contrôlés avec groupes de comparaison.

L'étude australienne Raine, qui a suivi des enfants de la naissance à 14 ans, est l'une des plus convaincantes, rapportent-ils. Elle montrait un lien entre le développement du TDAH et l'alimentation, dite occidentale, riche en graisses saturées et en sucre (fast-food, viande rouge, viande transformées, chips, produits laitiers gras, sodas) comparativement à une alimentation saine, riche en protéines dérivées de poissons, de produits laitiers faibles en matières grasses et une forte proportion de légumes, fruits et grains entiers.

Par contre, les études n'ont pas montré d'avantages significatifs des modifications intensives de l'alimentation telles que le régime oligoantigéniqueou le régime Feingold sauf pour de petits sous-groupes d'enfants ayant une sensibilité particulière.

Le régime Feingold, qui élimine les colorants artificiels et les salicylates (agents de conservation), est devenu populaire dans les années 1970. Des essais financés par le gouvernement américain ont montré que la plupart des enfants atteints du TDAH ne connaissaient pas d'amélioration significative avec ces régimes, bien que certains enfants ayant des sensibilités véritables à ces additifs aient été identifiés. Ces derniers pourraient bénéficier de leur élimination.

Quant au régime oligoantigénique, un régime hypoallergène, qui élimine les allergènes communs comme les noix, les produits laitiers, le chocolat et les agrumes, "les études ont fourni des opinions mitigées sur son efficacité".

Il n'est pas bien démontré, également, que le sucre raffiné favoriserait le TDAH, les études portant sur le sujet étant compromises par des problèmes méthodologiques.

Il y a aussi peu d'indications que des carences en fer et en zinc expliquent plus qu'une minorité de cas de TDAH. Les enfants qui présentent une carence, qu'ils soient atteints ou non du TDAH, devraient prendre des compléments.

Les études portant sur les compléments d'oméga sont plus convaincantes, en particulier l'étude Oxford-Durham de 2005. Plusieurs des symptômes du TDAH étaient significativement améliorés chez les enfants recevant des compléments d'oméga-3 et d'oméga-6. Un effet qui a été reproduit par d'autres essais.

Millichap et Yee recommandent ces compléments aux parents mais pas comme unique approche pour gérer la maladie. "Dans presque tous les cas", estiment-ils, "pour que le traitement soit géré efficacement, les médicaments sont également nécessaires". Les effets bénéfiques des oméga-3 et oméga-6 ne sont pas définitivement démontrés, précisent-ils.

Psychomédia avec source: Medpage Today.
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