La procrastination, qui consiste à retarder intentionnellement l'accomplissement d'une tâche prévue malgré l'attente de conséquences négatives, affecterait de 15% à 20% de la population de façon chronique. La procrastination a des conséquences négatives sur la performance et le bien-être. La majorité des procrastinateurs (95%) voient ce comportement comme problématique et souhaitent le réduire.

Le psychologue Ruurdje Procee de l'Université Utrecht et ses collègues ont recensé, dans la littérature scientifique en psychologie, 16 facteurs qui influencent la procrastination.

Leur objectif est d'élaborer un modèle informatique qui tient compte du poids de chacun de ces facteurs afin de développer une application automatique de coaching.

Les facteurs identifiés sont liés à la tâche, à la personnalité et à d'autres facteurs internes ou externes qui affectent adaptation.

L'ennui
Il est difficile de soutenir intentionnellement une activité ennuyeuse quand des alternatives plus intéressantes sont présentes.
La frustration
Lorsque frustré, il est plus difficile de se concentrer sur une tâche, ce qui rend plus susceptible de la remettre à plus tard.
La signification personnelle
La signification personnelle est le sentiment que le projet vaut la peine d'être poursuivi, ce qui inclut des facteurs comme le plaisir, la passion et le sentiment d'utilité pour les autres.
La motivation autonome
La motivation autonome est une combinaison de motivation intrinsèque (qui vient de soi ou est liée à l’activité elle-même) et extrinsèque (qui vient de l'extérieur ou est liée à des bénéfices connexes à l'activité). (Voyez : la théorie de l'autodétermination)
Le sentiment d'efficacité personnelle
Le sentiment d'efficacité personnelle est la croyance dans sa capacité de réaliser la tâche. Lorsque ce sentiment est élevé, la personne est plus susceptible de mettre les efforts et de ne pas procrastiner. (Voyez : TEST : Quel est votre sentiment d'efficacité personnelle?)
L'échéance
Plus l'échéance est distante, plus il y a de procrastination.
La structure de la tâche
Quand une tâche est peu structurée et difficile à coordonner, il y a plus de procrastination.
L'impulsivité
les personnes impulsives sont plus susceptibles d'agir selon les désirs du moment et de procrastiner.
La recherche de sensations
La recherche de sensations est une tendance à rechercher des activités passionnantes, à prendre des risques et à éviter l'ennui. Les personnes chez qui ce trait de personnalité est marqué ont davantage tendance à procrastiner.
La tendance à être consciencieux et organisé
Les personnes qui ont tendance à être consciencieuses et organisées ont tendance à moins procrastiner. Ce trait fait partie de cinq grands traits qui décrivent la personnalité. (Voyez : TEST : Quels sont vos grands traits de personnalité?)
L'estime de soi
L'estime de soi est la perception d'une personne de sa propre valeur. Une faible estime de soi a tendance à être liée à plus de procrastination. (Voyez : TEST : Quel est votre niveau d'estime de soi?)
La peur de l'échec
L'effet de la peur de ne pas atteindre ses buts sur la procrastination est lié au sentiment d'efficacité personnelle. Les personnes qui ont peur de l'échec mais ont un sentiment d'efficacité élevé réagissent en travaillant plus fort alors que celles qui se considèrent peu compétentes pour accomplir la tâche sont plus susceptibles de réagir par la procrastination.
L'humeur
Les résultats des recherches sur les liens entre l'humeur et la procrastination sont contradictoires. Les chercheurs incluent ce facteur dans leur modèle afin d'examiner sa pertinence.
L'épuisement de ses ressources
L'énergie nécessaire à la régulation de soi-même est une ressource limitée. Il existe un lien entre l'humeur et l'énergie.
Les tentations
Les tentations sont d'autres activités qui peuvent être faites à la place de la tâche prévue mais qui ne contribuent pas à l'atteinte de ses buts.
Les stratégies d'adaptation
De bonnes stratégies, qui réduisent l'aversion de la tâche et l'influence de certaines tentations par exemples, aident à réduire les effets de certains facteurs.

Psychomédia avec source: Ruurdje Procee et al. (2013) A formal model of procrastination.
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