« Qu'il s'agisse d'être exclu d'un 5 à 7 ou séparé d'une personne importante, nous pouvons tous nous identifier à la douleur du rejet social. »

La pleine conscience peut aider à faire face à l'expérience pénible d'être laissé de côté ou ignoré, estiment les auteurs d'une étude publiée dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience.

« La pleine conscience peut être décrite comme étant une tendance à “être dans le moment présent”, c'est-à-dire à diriger notre attention et notre conscience vers nos sensations intérieures et extérieures actuelles. Elle conjugue une telle focalisation sur le présent avec une disposition acceptante et non critique de ces sentiments. »

« Au lieu de courir d'une chose à l'autre, ne pensant qu'à la façon d'accomplir la tâche suivante, les personnes conscientes restent concentrées sur l'ici et maintenant. Elles permettent aux sentiments, tels que le stress lié au fait de vouloir tout faire, de fluctuer sans les interpréter comme “bon” ou “mauvais”. »

« Plusieurs études ont montré que les personnes qui ont une disposition à être attentives de la sorte ont tendance à ne pas ressentir le rejet avec autant d'acuité que les autres, rapportent les auteurs. Mais nous ne comprenons pas vraiment comment la pleine conscience protège les gens contre une telle douleur sociale. »

Alexandra M Martelli et David Chester de la Virginia Commonwealth University ont, avec leurs collègues, mené une étude pour examiner la façon dont le cerveau des personnes ayant une plus grande tendance à la pleine conscience fait face au rejet.

Les participants ont rempli un questionnaire qui mesurait à quel point ils étaient généralement attentifs au présent. (TEST : Avez-vous tendance à avoir pleine conscience du moment présent ?)

Ensuite, ils ont été placés dans un scanner IRM qui mesurait l'activité de leur cerveau pendant qu'ils jouaient à un jeu (de ballon) informatique, souvent utilisé en recherche dans le domaine, dans lequel ils subissaient un rejet en étant ignorés par les autres joueurs.

Les participants ayant une plus grande tendance à la pleine conscience étaient plus nombreux à ressentir le rejet avec moins de détresse. Ils présentaient aussi une moins grande activité dans une partie spécifique du cerveau, le cortex préfrontal ventrolateral (CPFVL).

« Le CPFVL aide à réguler les sentiments de manière délibérée. Par exemple, il aiderait à étouffer un rire lors d'un enterrement ou permettrait d'interpréter un battement de cœur pendant une “date” comme un signe que nous sommes excités plutôt que comme un signe de peur. Cependant, le CPFVL ne peut pas remplir ces fonctions de régulation des émotions indéfiniment. En recrutant moins le CPFVL pendant le rejet, les personnes conscientes semblent éviter de taxer excessivement cette importante ressource de régulation. » (TEST : Quelles sont vos difficultés de régulation des émotions ?)

« Il est encore trop tôt pour dire que la pleine conscience est le remède à la douleur du rejet. Mais, si ces résultats sont appuyés par d'autres études, ils indiquent le potentiel de la pleine conscience pour aider à faire face au sentiment d'être laissé de côté et repoussé par les autres », concluent les chercheurs.

« Notre étude suggère que cette stratégie d'adaptation bénéfique peut être due à la charge moins lourde que les réponses de pleine conscience imposent aux parties du cerveau responsables d'une régulation efficace des émotions », ajoutent-ils.

Pour plus d'informations sur le sentiment de rejet et la pleine conscience, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Oupblog (Oxford University Press), Social Cognitive and Affective Neuroscience.
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