Les aliments ultratransformés sont liés à un risque plus élevé d'obésité, montre une étude publiée dans le Canadian Journal of Public Health.

Milena Nardocci, étudiante à la maîtrise à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), sous la codirection des professeurs Bernard-Simon Leclerc et Jean-Claude Moubarac, a analysé des données de 2004 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes portant sur 19 363 personnes.

Les répondants ont été répartis en cinq groupes selon leur consommation d’aliments ultratransformés au cours des 24 heures précédant l’interview. L'indice de masse corporelle (IMC) a été comparé pour les cinq groupes.

Après ajustement des données pour tenir compte d'autres facteurs pouvant influencer le poids, ceux qui consommaient le plus d’aliments ultratransformés avaient un risque 32 % plus élevé d'obésité (IMC de 30 et plus) que ceux qui en consommaient le moins. (CALCUL de votre IMC et de votre poids santé)

Les chercheurs analysent actuellement les données de 2015 de la même enquête. « Tant la consommation d’aliments ultratransformés que les taux d’obésité sont restés les mêmes. »

En moyenne, près de la moitié (45 %) des calories ingérées provenaient d’aliments ultratransformés, tels les boissons sucrées, les mets prêts à manger ou les mets de restauration rapide.

Ces résultats sont en concordance avec ceux d'une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui montrait que les aliments ultratransformés constituent la moitié des achats d'aliments dans les supermarchés et magasins à grande surface au Québec. (Jus de fruits, yogourts aromatisés… : top 5 des aliments ultratransformés les plus achetés par les Québécois - INSPQ.)

Plusieurs études ont démontré l’existence d’un lien entre une consommation élevée d’aliments ultratransformés et différents problèmes chroniques de santé, comme le syndrome métabolique, l’hypertension ou le côlon irritable. (Un lien entre les aliments ultratransformés et le syndrome du côlon irritable)

« Deux études l’associent même à un risque plus grand de mortalité globale », ajoute M. Moubarac. (Un lien entre la consommation d'aliments ultratransformés et la mortalité)

La présente étude, estime-t-il, « pointe vers une pratique questionnable de l’industrie qui consiste à produire des aliments qui n’ont presque pas d’ingrédients naturels à l’intérieur et qui entraînent des problèmes sur les plans nutritionnel et de la santé publique ». (Reportage « Alerte aux faux aliments » : comment le « cracking » dénature les aliments)

Pour ce qui est des consommateurs :

« La solution idéale consiste à cuisiner des plats avec des aliments peu ou pas transformés, en choisissant à l’épicerie les aliments qui n’ont pas d’étiquette – tels les fruits et les légumes – ou ceux dont la liste d’ingrédients est courte. »

« Ensuite, il faut lire les étiquettes et privilégier les produits qui contiennent le moins d’additifs possible, conclut-il. Je suggère à ceux qui désirent manger des mets de restauration rapide de le faire au restaurant, plutôt que de les faire venir ou de les apporter à la maison, afin que leur consommation devienne occasionnelle et non la norme. »

Pour plus d'idées de préparation des aliments et de cuisine afin de réduire les aliments ultratransformés, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, Canadian Journal of Public Health.
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