La mélatonine peut causer des intoxications parfois graves chez les enfants, rapporte la revue Prescrire.

Les centres antipoison américains ont publié, en juin 2022, un bilan des cas d’ingestion de mélatonine chez les jeunes de moins de 19 ans qui leur ont été signalés.

De 2012 à 2021, 260 435 cas ont été signalés, dont 84 % chez des enfants âgés de 5 ans ou moins. Ces ingestions étaient non intentionnelles dans 95 % des cas, et sont survenues au domicile dans 90 % des cas. Entre 2012 et 2021, le nombre de signalements a été multiplié par plus de 6.

17 % des enfants ont eu des symptômes, surtout digestifs, cardiovasculaires et neuropsychiques, tels que des convulsions et des états de mal convulsif.

Parmi les 27 795 cas ayant conduit à des soins médicaux, 4 555 ont été considérés comme graves. Deux enfants âgés de moins de 2 ans sont décédés en dehors de l’hôpital.

En France, la mélatonine est commercialisée sous divers noms commerciaux, souvent avec un statut de complément alimentaire, parfois de médicament.

« Le statut de complément alimentaire est mal encadré réglementairement et protège mal les consommateurs vis-à-vis de la présence d’impuretés ou de dosages erronés », rappelle la revue. (Mélatonine contre l'insomnie : les dangers du manque d'informations sur les étiquettes)

La mélatonine est une hormone présente naturellement dans le corps, mais qui est dangereuse quand elle est prise à fortes doses, indique la revue.

Rappelons que la mélatonine, surnommée « hormone du sommeil », joue un rôle clé dans la synchronisation de l'horloge biologique. Elle intervient dans la régulation de plusieurs fonctions physiologiques : température corporelle, motricité intestinale, pression artérielle, métabolisme, système immunitaire, humeur… Elle est aussi produite synthétiquement. En France, les produits qui ne contiennent pas plus de 2 mg de mélatonine sont considérés comme étant des compléments et sont vendus sans prescription médicale. Au-delà de ce dosage, ils sont considérés comme des médicaments.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Morbidity and Mortality Weekly Report, Prescrire.
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