Début 2023, l'évaluation du daridorexant (Quviviq), un somnifère d'une nouvelle classe, « est trop incomplète pour expérimenter ce médicament sur des patients en dehors des essais cliniques », estime la revue Prescrire dans son numéro de mai 2023.

« Cela faisait plusieurs années qu'aucun somnifère d'un nouveau groupe pharmacologique n'avait été autorisé dans l'Union européenne. »

« Dans ce contexte, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du daridorexant (Quviviq) un antagoniste des récepteurs des orexines A et B, pouvait susciter un espoir », commente la revue.

Cette classe de somnifère agit en inhibant les mécanismes qui maintiennent l'éveil plutôt que sur les mécanismes qui induisent le sommeil comme le font les autres somnifères.

« Dans les faits, l'évaluation clinique du daridorexant n'a pas été conçue pour démontrer un éventuel progrès par rapport à un autre somnifère. Deux essais randomisés, en double aveugle, l'ont comparé à un placebo, chez au total 1854 patients gênés par une insomnie chronique, le plus souvent modérée et sans troubles psychiques associés. »

« Par rapport à un placebo, le daridorexant paraît accélérer l'endormissement de quelques minutes et allonger la durée perçue de sommeil de 10 à 20 minutes. »

Il « expose à des céphalées, des somnolences, des fatigues et des sensations vertigineuses. Quelques données suggèrent des usages détournés, ainsi que des rebonds d'insomnie et des syndromes de sevrage à l'arrêt du médicament. Certains effets indésirables sont à mieux cerner, en particulier des paralysies du sommeil et des dépressions. »

« Quand un médicament est envisagé, il semble plus prudent d'en rester aux somnifères déjà disponibles, malgré leurs limites, étayées par leur long recul d'utilisation », conclut Prescrire.

Après quelques décennies d'utilisation contre l'insomnie, on sait que les benzodiazépines (ex : Xanax, Lexomil…) et les substances apparentées « ont une efficacité au mieux modeste, souvent limitée dans le temps, et des effets indésirables parfois graves », rappelle la revue. (Liste des benzodiazépines commercialisées en France)

Un autre somnifère appartenant à cette nouvelle classe des antagonistes des récepteurs de l'orexine est le suvorexant (Belsomra), notamment autorisé en 2014 aux États-Unis.

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Psychomédia avec source : Prescrire.
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