La France demeure le premier pays consommateur de somnifères, avec une consommation 3 à 5 fois plus importante que ses voisins européens. Cette consommation est particulièrement élevée et banalisée chez les personnes âgées.

Près d’un tiers des personnes de plus de 65 ans consomme des somnifères (essentiellement les benzodiazépines et apparentées) de manière chronique, et dans plus d’un cas sur deux, ces traitements ne seraient pas indiqués, selon la Haute autorité de santé (HAS). Parce que cette consommation ne diminue pas suffisamment, la HAS lance des actions d’information et de sensibilisation des professionnels et des usagers.

Devant des plaintes chroniques du sommeil, indique la HAS, "le médecin doit rechercher des signes associés et orienter son patient vers un spécialiste si besoin : douleurs, anxiété, dépression ou encore problèmes urinaires, apnée du sommeil peuvent expliquer le sommeil de mauvaise qualité et doivent être recherchés. Par ailleurs, la plainte du sommeil peut être expliquée par le changement physiologique du sommeil : la personne âgée dort moins la nuit et son sommeil se répartit différemment sur l’ensemble de la journée (siestes par exemple)." Seules 10 à 20% des plaintes du sommeil sont de véritables insomnies et peuvent alors relever d’un traitement par somnifères.

Ces derniers ne sont indiqués que pour de courtes périodes, allant de quelques jours à 4 semaines maximum. Ce d’autant plus que leur efficacité diminue avec le temps. Ils induisent des effets secondaires indésirables : chutes, risques d’accidents lors de la conduite, troubles de la mémoire ou de l’attention, dépendance, risque d’interaction avec d’autres traitements…

Les changements de rythme du sommeil liés au vieillissement peuvent être améliorés par des habitudes simples et une bonne hygiène de vie : activités physiques régulières, exposition à la lumière en journée, alimentation et mode de vie sains, aménagement confortable de la chambre, … Les techniques de relaxation et les thérapies cognitivo-comportementales (1) peuvent être appropriées à la prise en charge des insomnies.

Communiqué de la Haute autorité de santé (HAS) : Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

(1) La HAS définit comme suit la thérapie cognitivo-comportementale : "En groupe ou individuellement, il s'agit d'un travail d'échange avec un thérapeute qui aide la personne à prendre conscience de ses comportements, de ses automatismes et de ses difficultés. Des consignes lui sont données pour modifier ses habitudes. Une évaluation des résultats sur des outils simples comme l'agenda du sommeil permet de valider l'efficacité
des nouvelles habitudes et entrainer l'adhésion du patient.
"

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