Une étude allemande, publiée dans la revue Psychological Science, montre que le stress n'entraîne pas toujours, ou pas seulement, une réaction agressive chez les hommes, la fameuse réponse de combat ou de fuite ("fight or flight"), ce qui nuance une théorie vieille de près d'un siècle concernant la réponse au stress chez l'humain et l'animal.

Des études précédentes avaient déjà montré que des contacts sociaux positifs avant un événement stressant peuvent réduire et même changer la réponse au stress.

Et, un courant de recherche depuis la fin des années 1990 a montré que les femmes présentent une réponse alternative qui consiste à renforcer les liens sociaux, la réponse "tend and be-friend". Mais il était toujours assumé que les hommes deviennent agressifs en situation de stress.

Bernadette von Dawans et Markus Heinrichs de l'Université de Fribourg ont vérifié si les hommes avaient aussi cette réaction consistant à augmenter la sociabilité en réaction au stress.

Ils ont mené cette étude avec 67 étudiants zurichois dont certains étaient d'abord placés dans des situations de stress (discours en public et tests de calcul mental). Ils s'adonnaient ensuite à des jeux de hasard en équipe, avec des sommes d'argent en jeu. le niveau de stress était mesuré par la fréquence cardiaque et le niveau de cortisol (l'hormone du stress).

Ceux qui avaient été mis en situation de stress présentaient plus de comportements sociaux positifs (confiance, partage…) lors de ces jeux que ceux qui ne l'avaient pas été. Alors que les comportements sociaux négatifs n'étaient pas affectés par le stress.

"Dans des études précédentes, nous avions déjà observé qu'une interaction sociale positive avec une personne de confiance avant une situation stressante réduisait la réponse au stress. Il semblerait que cette stratégie de "coping" soit si profondément ancrée que les gens peuvent aussi changer leurs réponses au stress pendant et immédiatement après le stress au moyen de comportement social positif", commente Heinrichs.

Cette équipe de recherche, qui inclut Ernst Fehr, ont aussi mené des travaux portant sur l'influence de l'hormone ocytocine et de la testostérone sur les comportements sociaux.

Psychomédia avec sources: University of Freiburg, PsychCentral.
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