Les Français « sont de plus en plus nombreux à diminuer leur consommation de viande au profit de substituts (nuggets, boulettes ou steaks végétariens ou végans…). »

Mais pour la grande majorité d'entre eux, les bénéfices nutritionnels laissent à désirer, selon une analyse du magazine 60 Millions de consommateurs.

Le magazine de l'Institut national français de la consommation a analysé 16 produits issus de la grande distribution (Findus, Herta, Carrefour Veggie…) et des magasins bios (Céréalpes, Tossolia…).

Résultat : 14 de ces 16 produits « entrent dans la catégorie des aliments “ultratransformés” dont il faut limiter la consommation si l’on veut préserver sa santé ! »

« Difficile de le croire en observant l’emballage », car pour tous ceux qui l’affichent, le Nutri-Score est de A ou B. Un aspect n’est pas pris en compte par le Nutri-score : l’indice de transformation des aliments.

Aliments industriels ultratransformés

Le magazine a utilisé l'indice Siga (inspiré de la classification Nova) (1), qui classifie les aliments selon leur niveau de transformation.

« L’indice Siga 1 correspond aux aliments bruts (carotte, pomme, riz…) ; l’indice 2 aux aliments “peu transformés” que l’on obtient par les procédés culinaires utilisés à la maison ou au restaurant (découpe, cuisson, pressage…) ; l’indice 3 aux mêmes aliments lorsqu’on y ajoute du sucre, du sel ou du gras. »

Parmi les 16 substituts végétariens ou végans analysés, seules les galettes « Provençale » de Céréalpes présentent cet indice Siga 3.

« Tous les autres produits affichent un indice de 5 ou 7, synonyme d’aliment ultratransformé : ils contiennent au moins un “marqueur d’ultratransformation”, autrement dit un additif (texturant, arôme, colorant…) ou un ingrédient obtenu par des procédés industriels très agressifs.

Cracking du blé et du soja

La décomposition à l’extrême (“cracking”) du blé et du soja permet d’obtenir des protéines de soja isolées et des protéines de blé hydrolysées. Deux autres techniques industrielles, sans équivalent en cuisine traditionnelle, génèrent de tels marqueurs : la cuisson-extrusion (utilisée pour les céréales du petit-déjeuner) et le soufflage (pour les galettes de riz).

Avec un seul marqueur d’ultratransformation, les galettes “Orge et Boulghour” de Céréal Bio présentent un indice Siga 5. Les quatorze autres produits de notre sélection affichent un indice 7 et doivent être consommés de façon limitée. Le Succulent haché végan, de Soy, contient même huit marqueurs d’ultratransformation ! »

Risque accru de maladies chroniques

Or, « les études épidémiologiques sur le sujet vont toutes dans le même sens », selon Anthony Fardet, chercheur « en alimentation préventive durable et holistique » à l'Institut national de la recherche agronomique (Inrae). « Les gros consommateurs d’aliments ultratransformés sont plus à risque de développer des maladies chroniques : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, obésité, syndrome de l’intestin irritable… »

Le Pr Serge Hercberg, fondateur du Nutri-Score, conseille : « En attendant un marquage sur les produits ultratransformés, la seule arme dont dispose le consommateur est de bien regarder la composition : la présence d’ingrédients qui n’existent pas dans ses placards de cuisine doit l’alerter. »

« Une invitation à cuisiner maison, sans aucun doute », conclut le magazine.

Pour plus d'informations sur les aliments ultra-transformés, voyez les liens plus bas.

(1) Comparativement à la classification Nova, la classification Siga prend en compte des critères supplémentaires et comporte un plus grand nombre de niveaux. Il tient compte du degré de transformation de tous les ingrédients, de l'évaluation de risque des ingrédients et des additifs sur la base des avis émis par l'OMS, l'EFSA et l'Anses ainsi que des seuils nutritionnels fixés par le FSA (Food Standard Agency, UK) en cas d'ajout de gras, sucres ou sel dans les aliments.

Psychomédia avec sources : 60 Millions de consommateurs, Siga Care.
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