"Je te déteste..." me dis-je en me regardant dans le miroir

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Anciens messages (page 13)

anam cara

#11 Posté le par DCF__5377


Bonsoir Anam Cara, c'est difficile de répondre, ça me replonge dans mon histoire.

Ma psychose était je crois cette quête d'amour insatiable que je menais sans même m'en rendre compte. Je voulais combler ce manque, et j'y consacrais ma vie.
Au fond, je ne m'aimais pas. C'est ce qui a été le plus dur à admettre. J'ai eu une enfance assez difficile, j'ai manqué de beaucoup de choses. Je croyais que je ne pouvais pas être aimé toute entière, pour ce que j'étais, comme si je ne le méritais pas.
Je me jetais à coeur ouvert dans mes relations, donnant tout ce que je pouvais. Mon mari aimait mon esprit. J'avais confiance en mon esprit, et je remplissais le manque, au moins un peu. Mon amant me désirait, et réveillait mes émotions. Je redecouvrait ma seduction ( dont je me suis souvent servie mais dont j'ai eu beaucoup peur quand j'y pense ). Je cherchais à me rassurer, mais en fait je me faisais du mal. Aucun ne m'aimait vraiment, ce qui m'entretenait dans le fait que je n'étais pas entière et bonne, ce qui accentuait mon manque, que je cherchais donc de plus en plus à combler, de là ma dépendance. C'était un cercle vicieux que j'entretenais.

Comme je ne croyais pas pouvoir être aimé, je me satisfaisais de ces relations. J'acceptais de me couper en deux.

Mais je ressentais cette impression de malaise. C'était souvent en rentrant de chez mon amant, ou le soir, aprsè avoir fait l'amour avec mon mari. Je me sentais repue, mais mes vrais manques s'accentuaient. J'avais l'impression de passer à côté de moi même, de vivre d'une façon malsaine. Je me sentais coupable, je ne me respectais pas. C'était une sorte d'aliénation que je me faisais subir.

Après avoir quitté mon amant, je me suis sentie libre, enfin moi.
Je ne sais pas si je le désirais vraiment, où si je ne m'adaptais pas plutôt complètement à ses désirs pour qu'il m'aime, jusqu'à me convaincre moi même. Quitter mon mari a été plus dur. C'était rompre avec une certaine sécurité affective. C'était un peu comme un père pour moi. Il me rassurait beaucoup. A y refléchir, je crois qu'il m'a apporté plus que mon amant, il m'a aidé à prendre confiance en moi de façon plus mûre.

Le declic pour moi a été de me rendre compte que j'étais quelqu'un de bien. Je me suis pardonnée finalement. J'ai accepté mes manques, et arrêté de toujours lutter, tout contrôler et jouer la comédie. Avant, je me protégeais avec des sortes de rôles que je jouais ( avocate, peut être mon rôle le plus simple... ) J'ai progressivement repris contact avec mes émotions. Et puis j'ai vu les choses différemment. J'ai compris que mon vrai désir était d'aimer. Et ça m'a ouvert la porte vers un nouveau monde. Il suffisait juste d'un regard différent. Je me suis laissé aller. Je me suis laissé surprendre, vivre. Et aujourd'hui je m'aime, je suis heureuse.
J'ai redécouvert ma joie de vivre, mon enthousiasme et mon innocence. Je vis en accord avec moi même, et le reste suit. J'aime les autres, je me fais du bien. Je vis plus le moment, je découvre ma sensibilité et elle m'aide à sentir ce qui est bon pour moi. Je ne recherche plus l'amour des autres pour combler mes besoins, car maintenant je les respecte et laisse la vie y répondre. Je rencontre d'ailleurs des gens plus sains qu'avant, j'ai l'impression qu'en me faisant confiance, en ayant plus peur, je vais forcément vers la bonne route. Les choix me semblent plus simples, parce que je sais ce que je veux vraiment.

En ce moment, je commence une relation avec un homme que j'ai rencontré au milieu de cette année. Il ne fait pas du tout partie de mon milieu habituel, et ça me permet d'être plus moi même. On se fait du bien, et j'ai confiance en lui. Je l'aime sans chercher à ce qu'il m'aime, sans attendre quelque chose en retour. Et il m'aime. Comme quoi, ce que j'ai toujours cherché, il a suffit que je le cueille en moi pour qu'il germe chez ceux que j'aime. Les choses sont parfois tellement simples qu'on passe à côté.

Voila ce que je vis. Inspirée ?

J'attends votre message, vous transmettant toute ma compréhension et mon soutient,

Bises,

Héléna.

Vos encouragements sont fort appréciés

#10 Posté le par DCF__3450

Ma douce Blanche,

Peut-être que je me trompe, mais vos messages me laissent imaginer une femme très douce, sensible, féminine, à fleur de peau...

Avant la dénonciation de la bouche de mon amant, j'avais la certitude que nous étions fait l'un pour l'autre. Cet événement a fait tombé toutes mes illusions et ce fut la fin d'un rêve merveilleux pour moi. Tout comme vous, ce qui m'a le plus blessée, c'est qu'il a coopéré avec son épouse pour dévoiler notre relation secrète dans les moindres détails, en ne s'attardant qu'aux détails sexuels qui, hors contexte, étaient dégoûtants. Ce fut très, très éprouvant de me faire avorter pour la deuxième fois, me faire rejeter par mon amant, le père de l'enfant, et me faire traîner dans la bout en même temps. Même Sainte Madeleine devait pleurer pour moi à ce moment...

Oui, j'aurais tout quitté s'il aurait voulu de moi et du bébé à l'époque. Il y avait longtemps que je lui demandais de trouver le courage de le faire et il me répondait qu'il n'était pas prêt encore à se séparer de sa fille. Lorsque je suis tombé enceinte, il a cru que je garderais le bébé à tout prix, que j'allais même faire croire à mon mari que c'était le sien. C'est pour cela qu'il m'a dénoncée, car il croyait que j'allais le trahir. J'ai été horrifiée par son goût pour la vengeance et son comportement destructeur. Pour se venger, il avait même accepter de ternir sa propre réputation...

Comme il était convaincu qu'il m'avait perdu, il a tout fait pour coopérer avec son épouse à me dénoncer à tout ceux et celles qui me connaissaient. Bien entendu, il se faisait accuser de lâche; ça se retournait contre lui.

Oui, tu as raison, bien des gens m'ont blâmée entièrement pour ce qui s'est passé entre nous... pour des raisons racistes et culturelles. Car, mon amant, tout comme mon mari, est iranien. Et pour beaucoup de gens du Moyen-Orient, les femmes occidentales, surtout les françaises et les québécoises, sont toutes des putes. Elles sont idéalisées d'un côté et maudites de l'autre. Elles sont les amantes rêvées, mais lorsque vient le moment de se marier, les hommes les abandonnent. Non, je n'exagère pas. Les stéréotypes subsistent toujours. Ils oublient que "leurs" femmes aussi sont humaines.

Alors, comme je le disais, j'étais entièrement blâmée par la communauté iranienne simplement parce que j'étais l'étrangère qui avait osé venir troubler la vie bien rangée de l'un des leurs. Mon amant s'est servi de la situation pour s'assurer de ne pas être abandonné par sa femme.

Six mois plus tard, lorsqu'il a repris contact avec moi, il m'a expliqué comment il avait conclu que je l'avais trahi. Je lui ai expliquai à mon tour que je me suis sentie autant trahie par sa réaction et que je n'avais pas l'intention de garder l'enfant s'il n'en voulait pas. On s'est compris, mais je sentais que quelque chose d'énorme s'était brisée en moi. Quand je pense que j'ai sacrifié deux bébés pour lui et je me suis fait passé pour une pute, j'ai juste le goût de mourrir.

Si je quittais mon mari, je crois que je vivrais seule et tenterais de me retrouver un peu. Mon amant veut que je le rejoigne, mais dans le fond je me dis qu'il ne le mérite pas après ce qu'il m'a fait subir. Je crois que je ne suis pas prête à lui dire adieu, mais que je vais garder mes distances pour ne pas me perdre complètement.

Plus je parle, Blanche, et plus je me rends compte que mon cheminement va être très douloureux et très long.

Merci de me lire, Blanche. Et maintenant, si tu me parlais un peu de toi. Comment vas-tu ces temps-ci ? As-tu déjà quitté ton mari ?

Grosses bises, ma douce.
Anam Cara

Votre message m'inspire...

#9 Posté le par DCF__3450

Chère Héléna,

Votre expérience de vie sur le plan amoureux ressemble beaucoup à la mienne.

Vous m'avez décrite avec une telle précision et le tableau que vous avez peint de votre vie conjugale est semblable à celui que je ferais du la mienne. Il me semble quasiment que c'est moi qui a écrit votre message.

Il est vrai que je ne peux concevoir de me passer de ni l'un ni l'autre pour l'instant et que je souhaiterais comblé tous mes besoins dans une seule relation. De là mon sentiment d'être déchirée en deux. De là mon incapacité de choisir entre l'un ou l'autre. De là, ma réalisation que j'aime peut-être les deux hommes, mais différemment.

Je n'ai pas décidé un jour de trompé mon mari. Mon amant, qui fut un très grand ami pendant plusieurs années avant que nous entâmions notre relation, s'est taillé une place dans mon coeur graduellement, au fur et à mesure que je me rendais compte du vide qu'il comblait dans ma vie. Jusqu'au jour où j'ai conclu que je ne pouvais plus me passer de lui. Ce fut très longtemps une relation très spirituelle.

Mon mari est pour moi un ange gardien, un frère, un père et un ami. Comme vous, je peux m'entretenir avec lui d'une manière intelligente sur tous les sujets possibles. Comme la vôtre, ma vie de couple est "harmonieuse", mais sans passion, sans étincelle. Et, c'est ce qui me désole le plus (pauvre petite fille riche ?!?!). Je sais que pour certaines personnes, j'ai l'air de me plaindre "le ventre plein" et je n'apprécie pas ce que la vie m'a donnée. Non, au contraire, j'apprécie énormément la chance que j'ai eu d'avoir tombé sur un mari si aimant, auprès de qui j'ai pu m'épanouir dans plusieurs dimensions de ma vie... sauf sur le plan émotif, sensuel et érotique.

Voilà, je me suis trompée et je m'en rends compte aujourd'hui. J'avais eu toujours l'impression que mon mari n'avait pas besoin de moi. Étant dix ans plus âgé que moi, il contribuait plus à m'aider dans mon cheminement et à jouer les rôles de père, de frère et de protecteur. Bien entendu, il avait aussi besoin de moi, mais je ne le voyais pas.

Mon amant, quant à lui, m'a fait sentir dès le début son besoin d'être aimé, d'être compris, d'être encouragé, d'être conseillé, d'être pris dans mes bras, etc. Et cela m'a fait découvrir une autre dimension de moi-même. Je me suis sentie revivre, plus forte, plus femme, plus désirée. Grâce à cette relation, j'ai découvert en moi mon potentiel énorme à accomplir des tas de choses dans la vie que je n'avais jamais cru être capable de réaliser un jour. J'étais devenue une femme en puissance. Au fil des sept années de ma relation, ma carrière a fulguré et j'ai accompli des tas de choses.

Mon mari est le fondement de ma vie assurant la stabilité. Mon amant est l'agent catalyseur, l'étincelle dont j'ai besoin pour me stimuler. Il m'a fait goûter à la vie. J'avoue que même son caractère assez difficile m'a stimulée...

Hélène, le courage que vous avez eu pour tout quitter et réaliser que ni l'un ni l'autre des deux hommes ne pouvait vous rendre pleinement heureuse, me fait beaucoup réfléchir. Si j'aurais pu profiter de ma séparation d'avec mon mari pour écouter mon coeur et me retrouver... (j'avais accepté un contrat à Montréal en décembre '98. J'y suis restée jusqu'en mars 1999, date à laquelle j'ai annoncé à mon amant que j'étais enceinte et il m'a dénoncée).

Tout comme vous, ma vie avec mon mari sans mon amant devient trop vite monotone et ennuyeuse...

Les discussions dans ce forum m'aident beaucoup, Héléna. J'aime votre approche systématique dans les discussions qui favorise les échanges constructives et assez objectives.

Pourriez-vous me dire ce que vous entendez par : " Je ne pouvais pas être pleinement heureuse avec lui, j'ai l'impression qu'il m'entretenait dans ma psychose. ", en parlant de votre amant. Je me suis toujours posée la question, à savoir si je souffrais d'un trouble psychologique quelconque ou d'un dédoublement de la personnalité...

J'espère avoir le plaisir de vous lire sous peu.

En toute amitié,
Anam Cara

ps: Dites-moi, êtes-vous toujours célibaitre? Sinon, avez-vous trouvé un homme qui peut combler vos désirs, vos besoins?

Vos explications me soulagent...

#8 Posté le par DCF__3450

Cher Castor,

Quoique les discussions autour de mon témoignage ont été assez "explosifs", je crois que cela a permis à chacun des participants de s'exprimer sur le phénomène de l'infidélité. Les perspectives de tous et chacun ont été très enrichissantes. Je suis certaine que plus d'une personne va en tirer quelque chose.

Je tiens aussi à vous remercier d'avoir émis votre opinion à l'effet que mon mari est le seul qui m'a prouvé son amour. Ma conscience l'avait réalisé, mais mon coeur ne voulait pas et ne veut toujours pas l'accepter.

J'ai un bon bout de chemin à faire avant de m'en sortir, et les discussions sur ce site me portent à réfléchir sérieusement.

Cher Castor, vous dites que vous avez aussi votre "dose de souffrance et de culpabilité". Peut-être voudriez-vous nous en parler. Cela pourrait vous soulager un peu.

Au plaisir de lire vos commentaires dans les discussions,
Amitiés,
Anam Cara