"Je te déteste..." me dis-je en me regardant dans le miroir

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Anciens messages (page 8)

Le chemin se rétrécit et devient périlleux...

#30 Posté le par DCF__3450

Bonsoir Héléna:

Je suis vraiment arrivée à attaquer le vif du sujet avec vous et je continue d'apprécier que vous soyez à l'écoute. Une écoute active, mais non envahissante. Vos questions me montrent à quel point vous faites preuve de perspicacité.

Je crois être arrivée à la hauteur du chemin où il m'est de plus en plus pénible d'écouter ma conscience et de regarder la réalité telle qu'elle est et non telle que je souhaite qu'elle soit. Jusqu'à présent, je crois que j'ai assez bien réussi. Mais, c'est très douloureux ! Combien de fois ai-je fait le même cheminement dans ma tête, seule, nuit après nuit, en m'arrêtant exactement à cet endroit, incapable de reprendre la route, sauf en sens inverse.

...Y'a un bon moment que je regarde l'écran, devenue incapable d'y voir clair dans mes idées. Oui, je suis effectivement arrivée au point où il y aurait comme un blocage. Je suis incapable de me comprendre et cela m'effraie et me tourmente énormément. C'est justement à ce moment, que je souhaite très fort me retrouver seule, vivre seule et ne plus avoir à me culpabiliser et à me balancer entre deux hommes qui m'aiment chacun à leur manière.

Vous avez raison de déduire de mes propos que ma relation avec mon amant me tient en haleine à cause de l'incertitude du lendemain. Il faut ajouter à cela des années d'amitié et des années de relations amoureuses qui ont causé mon accoutumance et mon attachement comme dans le mariage.

Pourquoi ai-je développé des sentiments amoureux pour un homme qui me fait beaucoup pleuré, me fait entendre des paroles que je n'aurais jamais voulu entendre de sa bouche, me fait craindre de le perdre... Alors, que j'ai un mari qui m'adore et me respecte. Je me suis toujours étonnée de ne pas avoir des griefs contre mon mari tels l'absence de petites attentions, la coopération dans les tâches ménagères, etc., comme bien des femmes ont. Bien sûr, j'ai d'autres griefs.

Aujourd'hui, mon amant m'a téléphoné pour me dire qu'il ne peut plus se contenir et que je lui manque beaucoup. Or, il veut que nous fixions, que JE fixe une date approximative pour que nous nous décidions à tout quitter pour être ensemble en permanence. Nous nous étions disputés pendant deux jours et il m'a fait beaucoup pleuré cette semaine. Il tentait de m'expliquer que ses "crises" étaient dus au fait qu'il ne peut plus tolérer que je vive avec quelqu'un d'autre. Je secouais ma tête en l'écoutant, tant j'étais décontenancée par ce qu'il me disait. Je me suis acharnée au travail toute l'après-midi pour ne plus y penser, car je ne savais quoi penser.

Serait-ce possible, lui et moi ? Jouirons-nous d'une relation plus paisible et plus sereine une fois réunis ? Me sentirai-je en sécurité et en confiance en faisant vie commune avec mon amant ? Mettra-t-il fin à la relation si je décide de ne pas le suivre ? Je me rends compte que je ne veux pas le perdre d'une manière ou d'une autre.

Ce soir, mon mari voulait faire l'amour. Il a fermé la télévision, car je tardais devant, volontairement. Puis, nous l'avons fait dans le salon (sa mère est partie visiter son pays et je sais qu'il aime faire des choses inhabituelles dans ces moments). J'ai déployé tous mes efforts pour apprécier ses baisers, sentir sa peau sous mes doits et le sentir entre mes reins. Mes gestes, ma présence semblait lui plaire. Mais, moi, comme d'habitude, je n'arrivais pas à soutenir mon plaisir et ma présence d'esprit qui s'envolait encore une fois vers un autre homme. Si seulement je pouvais arriver à jouir de ces moments... Plus de dix ans à faire semblant. Je me déteste vraiment pour avoir vécu une vie à faire semblant alors que j'ai tant à offrir. Et, il est le premier à le mériter, alors que mon amant...

...mon amant, est comme le cheval sauvage que l'on essaie d'apprivoiser. Dès que l'on s'en approche (émotionellement), il galoppe en sens inverse. J'aimerais bien lui passer le harnais de l'amour, mon amour, et qu'il le reçoive en toute confiance pour que nous puissions cheminer ensemble et cesser de nous chercher.

Après nous être disputés pendant deux jours et que j'aie cessé de lui répondre, il m'envoya un message avec un proverbe turque (il est turque-iranien) disant que si vous avez fait fausse route, vous faites simplement marche arrière et reprenez le bon chemin. C'était sa manière bien à lui de me dire qu'il était désolé et qu'il cesserait de me tourmenter. Mais, combien de fois, ai-je aisément passé l'éponge. Peut-être devrais-je être plus "dure" et plus "ferme" avec lui. Mais, ce n'est pas dans ma nature.

Voilà exactement ce que je vis précisément à ce jour.

Seule... me retrouver seule. Mon seul vrai désir. Pour y voir clair.

Je dois aussi vous dire que j'ai si peur de laisser mon mari et de lui causer beaucoup de chagrin. Oui, je me sens vraiment coupable et je l'aime très profondément, sans attirance, tel un très grand ami.

Héléna, je suis désolée de piétiner sur place pour le moment. Mais, cela me soulage énormément de pouvoir écrire mes pensées tout en étant appuyée et guidée par vos réactions et vos questions.

Je vous en suis tellement reconnaissante et j'aimerais tellement en faire autant pour vous. Surtout, n'hésitez pas à vous confier à moi, si je puis vous être d'une aide ou d'un support quelconque. Sans vous connaître autrement que par notre correspondance, je perçois une femme très intelligente, sensible et humaine.

Écrivez-moi lorsque vous aurez un moment... Entre-temps, je vais faire fructifier nos échanges en réfléchissant à tout cela.

Dans l'attente de vos nouvelles,
Anam Cara (en langage celte, cela veut dire "Âme soeur").

anam cara

#29 Posté le par DCF__9435


Votre vie, et plus particulièrement avec votre amant, semble faite de défi, de lutte. Or, cette lutte porte en elle une déception potentielle. En effet, s'il vous aimait simplement, y aurait il une telle attraction entre vous ? Ce qui fait la valeur de son amour n'est ce pas que justement, c'est un amour rare, qui ne dure pas et qui est instable, et que vous devez lutter pour l'obtenir? Peut être cette sensation de lutter pour obtenir ce que vous voulez vous donne t elle l'impression de contrôle de votre vie qui vous manque ?
Ce qui fait les bons moments entre vous, n'est ce pas que vous savez qu'il faut en profiter parce qu'ils vont s'arrêter ?
Je me souviens de la première nuit avec mon amant, moment d'une extrème passion, d'autant exacerbée par l'incertitude du lendemain.

C'est d'ailleurs ce qui définit à mon sens un amant, l'incertitude.
Je crois que cette incertitude, ce continuel sentiment de frustration et de déception qu'elle entraîne a du marquer votre vie dans le passé, d'une façon ou d'une autre. Vous la recherchez aujourd'hui peut être pour mieux la comprendre ou la dépasser.

Je me demande pourquoi vous ne désirez pas votre mari ? Peut être n'est il pas assez inquiétant ?

Qu'en pensez vous ?

Je vous embrasse très fort, et attends moi aussi votre message avec impatience. Je vous envoie le courage de refléchir et de ressentir la situation avec sincérité et clairvoyance, et toujours mon plus profond respect pour vous.

Héléna, qui vous comprends et vous aime.

Qui se ressemble, s'assemble...

#28 Posté le par DCF__3450

Bonjour Héléna:

J'apprécie que vous m'ayez répondu si rapidement. Dès que je suis arrivée à la maison, j'ai ouvert mon ordinateur et connecté à l'Internet pour vérifier si vous m'aviez déjà répondu. Puis, je me suis versé un petit verre de vin blanc comme appéritif et j'ai lu votre message en toute tranquilité (ouf! Plus de d'appels téléphoniques, de secrétaires ou de collègues pour interrompre ma lecture.).

Je suis restée bouche bée devant tant de similitudes entre nos deux histoires ! Comme si j'avais écrit moi-même votre message. Le rapport de force, la relation mère-enfant, la manipulation, la distance psychologique nécessaire pour vous protéger. L'impression que votre inconscient vous pousse dans cette relation pour vous détruire, à votre insu, du moins pour un bout de temps.

Je me sens si meurtrie et si malheureuse d'avoir été l'objet d'une telle manipulation et d'avoir "jouer le jeu" pour maintenir la relation et ne pas le perdre. Il jouait avec mon coeur comme on joue avec un yo-yo. J'ai porté atteinte à ma personne en calant des pots d'aspirine avec une bouteille de vin, en marchant l'hiver des kilomètres (à Montréal, il me donnait souvent des lifts au travail. Lorsqu'on se disputaient en voiture, et qu'il persistait à dire des choses qui me faisaient très mal, j'ouvrais la portière et je sortais, peu importe où l'on se trouvait - cela ne m'était jamais arrivé avec mon mari). J'allais me cacher dans le fond de mon appartement et je ne prenais plus ses appels. À Montréal, il venait cogner à ma porte jusqu'à ce que les voisins ouvrent la leur par curiosité et que je m'aperçoive qu'il allait trop loin. J'ouvrais la porte et je voyais devant moi comme un gamin. Il me lançait une remarque puis repartait au lieu d'entrer chez moi. Il me semblait qu'il voulait simplement tester mes sentiments pour me rejeter aussitôt. Lorsque je suis au bureau, je cessais de répondre à ces messages. Mais, il finissait et finit toujours par me regagner. Dès que je suis accrochée, il s'enfuit en sens inverse, espérant que je le rattrappe. Croyez-moi, je suis très exaspérée de cette situation. L'ennui c'est qu'il ne semble pas s'apercevoir du mal qu'il m'a fait en jouant avec mes sentiments de la sorte et j'ai trop souvent accepté de le "reprendre" sans qu'il ne me fasse de vraies excuses. Sans qu'il ne me demande de lui pardonner.

Il m'a vraiment accaparée par ces enfantillages. J'ai perdu des heures de travail et de loisirs à essayer d'y voir clair et de comprendre. Puis, de nombreuses autres heures à tenter, mais en vain, de me faire comprendre par lui et de me réconcilier.

Lorsqu'il a repris contact avec moi en août dernier, je lui ai demandé ce qu'il a ressenti en me perdant. Sur quoi il m'a répondu qu'il se sentait comme un enfant (!!!) qui se sentait soudainement perdu sans la protection de sa mère. Il me voyait comme une personne invincible, prête à tout pour lui. D'ailleurs, il aimait beaucoup poser son visage entre mes seins pendant que je lui caressait les cheveux. N'allez pas croire que mes rondeurs le portait à prendre cette posture ! Je ne pèse que 110 livres et ne mesure que 5'2", avec 34 de poitrine; lui pèse à peu près 180 livres et mesure 5'10".

Comme je vous l'ai déjà mentionné, nous sommes toujours en contact et il insiste pour que je me décide à tout quitter pour refaire ma vie avec lui. Depuis hier, j'ai senti qu'il devenait à nouveau hostile et provocateur. Nous nous sommes disputés à cause de son insistence à parler contre mon mari, alors que je lui ai expliqué à maintes reprises que mes sentiments pour lui ne sont pas nés de ma mésentente avec mon mari et des mauvais traitements qu'il m'aurait fait subir (ce qui n'est pas le cas). Il insistait pour savoir quand était la dernière fois que mon mari et moi avions fait l'amour. Je lui répondis d'abord que je détestais ce genre de question, puis je lui répondis à force d'insistence que c'était dimanche soir tout en lui rappelant que je souffre beaucoup de ma relation sexuelle avec mon mari qui n'a rien à se reprocher, sauf le fait que je ne suis pas attirée à lui pour des raisons qui m'échappent totalement. Il m'a répondu d'un ton très frustré qu'il ne couchait même plus avec son épouse (il a vraiment une très mauvaise relation avec son épouse, et ce, depuis les tous débuts de leur mariage et bien avant que nous entâmions notre relation). Je lui répondis que nous ne pouvons comparer nos vie conjugales... Dégoûtée et exacerbée, j'ai fermé la ligne et je n'ai plus répondu à ses appels ou ses messages. J'étais tellement déçue de lui. Je souhaite tant partager seulement dans l'amour avec lui.

Héléna, j'ai imaginé dans les moindres détails ce que serait notre vie à deux et j'ai idéalisé cette image. J'ai imaginé l'avoir à mes côtés pour m'admirer, m'aimer et me faire l'amour comme il sait si bien faire dans nos périodes d'accalmie et de bonheur. J'ai imaginé lui être totalement exclusive et j'ai aimé la sensation que cela m'apportait. Dans un sens, j'ai besoin de me mesurer aux défis qu'il me lance et me poussent à mes limites. Je m'enlise dans la complaisance et la facilité. Mais, je sais qu'au fond cela me détruit à petit feu.

Je sais qu'il va tenter de me regagner et j'aimerais tellement résister. Dans mon coeur, je l'aime toujours, malgré tout. Ma tête essaie d'émettre des hypothèses valides sur ce que serait une vie à deux avec lui. Ma conscience me dit de garder mes distances car tôt ou tard il me détruira complètement.

Je vous laisse là-dessus pour l'instant en attendant de vous lire très bientôt. Pouvez-vous m'expliquer ce que vous entendez par ma déception qui ne me déçoit pas. Croyez-vous que ce que je ressens pour mon amant est vraiment de l'amour ?

Je dois vous dire que je me sens avancer tout en vous parlant...

Bonne soirée, Héléna