"Je te déteste..." me dis-je en me regardant dans le miroir

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Héléna...

#46 Posté le par DCF__3450

Chère Héléna,

Comment ai-je trouvé la force de continuer de l'aimer alors qu'il me fait tellement souffrir.

Il m'a fait un "sal" coup dernièrement. Il y a à peu près une semaine, il ne cessait de me répéter combien il me désirait et souhaitait que je prenne le prochain avion pour aller le rejoindre. Je l'ai pris aux mots et j'ai décidé de planifier une rencontre lundi prochain. On en a parlé toute la semaine. Il a même exprimé son impatience en me demandant d'aller le rejoindre plus tôt... Hier après-midi, il m'envoie un message électronique pour me dire qu'il croyait que nous allions commettre une erreur et qu'il annulait tout. Il me disait que plutôt parler de se rencontrer pour un jour, que nous devrions parler de vivre ensemble. Il prenait cette décision "par amour", d'après lui! J'avais accepté de me déplacer à sa demande et c'est lui qui annulait tout à la dernière minute. Comment vous sentiriez-vous à ma place?

Ce qui me déconcerte encore plus est que j'allais retourner à Montréal très prochainement et nous avions décidé de nous rencontrer à cette occasion justement pour parler de la possibilité de vivre ensemble dans un futur rapproché. Pour moi, notre rencontre de lundi n'avait rien à voir avec notre désir de vivre ensemble. Après tout nous sommes amants et nous ne pouvons cesser de nous aimer tant et aussi longtemps que nous ne vivrons pas ensemble.

J'ai trouvé son comportement extrêmement cruel et j'ai cru mourrir de peine et de douleur tant j'étais déchirée. Je me suis sentie rejetée et je ne pouvais comprendre comment il avait osé me laisser tomber, alors que c'était lui qui m'avait demandé d'aller le rencontrer. Comment osait-il me dire simplement qu'il était désolé, mais qu'il croyait que ce n'était pas bien parce que nous devrions plutôt dépenser notre énergie à planifier notre futur ?

Je crois qu'il a agi de cette manière pour éprouver mon amour et me placer dans une situation, comme il l'a si souvent fait, pour me faire craindre de le perdre et me pousser à agir d'une manière désespérée. Mais est-ce cela le vrai amour ?

Il m'a vraiment fait beaucoup souffrir, à un tel point que je ne sais plus où j'en suis et je ne sais si je pourrai encore croire au bonheur avec mon amant. Il m'a laissé tomber si lâchement pour notre rencontre de lundi. Je crains qu'il soit capable de faire la même chose, s'il me demandait d'aller à Montréal pour recommencer ma vie avec lui. Je l'imagine très bien me dire en pleurs qu'il est désolé, mais qu'il ne se sent plus le courage de tout quitter...

Ma chère Héléna, en lisant votre question si "voulez-vous rester avec lui ?", j'ai mis ma main sur ma bouche pour ne pas laisser s'échapper un cri de douleur et un "oui". Je me sens comme une petite fille maltraitée par son papa et qui persiste à tout faire, jusqu'à se détruire, pour que son papa lui prouve son amour et cesse de lui faire mal.

Non, je ne peux changer Firouz, et il est incapable de recevoir mon amour, de croire qu'il le mérite et de me le rendre au centuple à sa manière. Mais, pour l'instant mon coeur est brisé en mille morceaux et je ne suis pas certaine de vouloir les ramasser et de continuer.

Pardonnez-moi, mais j'ai juste le goût de me laisser glisser dans mon désespoir pour l'instant.

Pensez à moi, Héléna.

Anam Cara

anam cara

#45 Posté le par DCF__9435


Bonjour,

je voulais simplement vous faire part de mon expérience au sujet de ma volonté de changer mon destin. C'est quand j'ai compris que je ne pouvais pas changer les gens que j'ai commencé à aller mieux. C'est quelque part abandonner l'idée que tout dépend de soi, arrêter d'assumer la responsabilité des actes des autres. C'est aussi arrêter de se sentir coupable.

Vous n'êtes pas resmonsable de la conduite de Firouz. Par contre, vous êtes responsables de vos choix, voulez vous rester avec lui ? Je sens qu'en vous une petite voix crie oui, dites moi ce qu'elle recherche.

Je voulais aussi vous dire que je partage totalement votre conception de l'amitié. J'apprécie enormément cette discussion, j'apprends beaucoup.

Je vous embrasse, et vous envoie un paysage d'été, calme et sérénité pour vous ressourcer.

Je vous comprends,

Héléna.

Ma chère amie...

#44 Posté le par DCF__3450

Ma très chère Héléna:

N'ayez crainte, je n'attends rien de vous et je vous suis si reconnaissante de m'écouter. Je ne veux surtout pas vous y contraindre ou vous mettre dans une position où vous vous sentez obligée envers moi. Je suis parfaitement consciente de la complexité de ma situation et je sais que je suis la seule à m'en libérer. Je suis toutefois très reconnaissante d'avoir trouvé une oreille et un coeur attentifs dans l'océan cybernétique. Une autre preuve que si l'on n'abandonne jamais, on trouvera toujours des êtres humains, tels que vous, pour offrir le meilleur d'eux-mêmes sans attendre rien en retour, si ce n'est la satisfaction d'avoir contribué au bonheur des autres.

Vous ne me devez rien, Héléna, et je ne vous en voudrai jamais, si vous décidiez de continuer votre chemin. Au contraire, je garderai toujours le souvenir d'avoir été soutenue par un être aussi sincère, intelligent et sensible tel que vous. L'important est que nos échanges aient été bénéfiques pour l'une et l'autre et que nous ayons appris quelque chose toutes les deux. N'est-ce pas cela la vraie amitié?

Je vais réfléchir un peu à votre message et vous répondre à nouveau un peu plus tard.

Je dois quand même vous dire que je suis au bord du désespoir et j'ai l'impression de vivre une peine d'amour. Mon coeur est serré depuis des jours et je ne cesse de pleurer.

Le paragraphe de votre message qui m'a le plus frappée est le suivant : " Ce que je voulais vraiment, je ne m'en rends compte que depuis quelques années, c'est changer mon destin. Je voulais que quelqu'un à qui je donne la posibilité de me detruire ne le fasse pas. Effectivement, c'est comme ça aussi que j'ai pu m'en sortir. Mais il y avait plus simple, me rendre simplement compte que je ne méritais pas d'être détruite, que je m'aimais et me respectais. "

Je crois que ma relation avec Firouz était de cette nature exactement. Car, je le savais capable de faire mal à son entourage, mais comme il m'avait "choisie" dès le début et me montrait une telle admiration et respect à cette époque, je me réconfortais à l'idée qu'il n'écoutait pas sa mauvaise conscience qui autrement aurait voulu me "détuire". Oui, c'est exactement cela qui s'est passé. Sauf, qu'il a fini par me détruire à petit feu, jusqu'à ce qu'il ne reste rien de ma joie de vivre, de ma spontanéité et de mon désir enfantin d'oser croire à l'impossible et d'oser aimer jusqu'au bout.

Je veux juste vous dire aussi que mes relations sexuelles avec Firouz n'étaient pas basés sur mes phantasmes et que, hormis deux fois - un désir mutuel-, il ne m'a jamais attachée. Ces deux fois-là, tout s'est passé d'une manière normale et sensuelle. Aucun mot grossiers ou actes humiliants n'avaient été dits ou posés et je sais que je n'aurais pas tolérée de violence et que cela ne m'aurait pas excitée. Firouz était, au contraire, extrêmement doux et soucieux de me faire jouir au maximum. Tout le contraire de l'attitude qu'il adopte normalement dans le quotidien.

Je dois me resaisir à tout prix, car pour l'instant je suis en chute libre. J'ai tout donné à cet homme qui a eu beaucoup d'attentes envers moi, mais qui s'est permis de briser mes rêves en mille morceaux. Un de mes désirs les plus chers était justement de tout faire pour le rendre heureux et qu'il reçoive mon amour à bras ouvert et en soit touché et reconnaissant.

Merci de tout coeur de votre écoute.

Anam Cara

anam cara

#43 Posté le par DCF__9435


Je ne sais que dire. J'ai très peur de me tromper dans mon analyse, ou de mal m'y prendre.

Je me sens confuse devant votre message. il me rappelle des choses que j'ai déjà vécu.

Votre "phantasme" d'être attachée, prisonnière, je le comprends. Le mien était d'être totalement manipulée, voire détruite. Chacun ses psychoses, l'essentiel étant de les connaître et de s'en débarasser.
Je me souviens que ma mère m'avair offerte une poupée barbie, je l'ai entièrement detruite. J'ai coupé les jambes, les bras, les cheveux, et lui ai arraché la tête. C'était sans doute ma manière de dire ma souffrance quand j'étais petite, de comprendre mon traumatisme. En effet, j'ai beaucoup souffert, mais je ne l'ai admis que tardivement.
Avec les hommes, j'ai un peu honte aujourd'hui, mais j'entretenais toujours de rapports de force, je ne concevais pas l'amour sans domination.
J'ai mis du temps à l'admettre, mais je recherchais des hommes incapables d'aimer, qui me detruisaient à petit feu.

Ce que je voulais vraiment, je ne m'en rends compte que depuis quelques années, c'est changer mon destin. Je voulais que quelqu'un à qui je donne la posibilité de me detruire ne le fasse pas. Effectivement, c'est comme ça aussi que j'ai pu m'en sortir. Mais il y avait plus simple, me rendre simplement compte que je ne méritais pas d'être détruite, que je m'aimais et me respectais.

J'ai l'impression que ce désir d'être enchaîné vous pousse. Mais je doute que ce soit ce que vous désirez vraiment. Ce n'est pas la route du bonheur.

Je ne sais pas ce qui vous a fait du mal au point que vous recherchiez aujourd'hui encore à être prisonnière, mais je pense que vous êtes sur le bon chemin en fouillant votre passé. J'aimerais que vous me parliez de votre passé, de vos parents...

Avec Firouz, vous êtes prisonnière d'un désir malsain. Avec votre mari, vous êtes prisonnière de votre culpabilité. Voila ce que je ressens en lisant votre message, avez vous réellement envie d'être prisonnière toute votre vie ?
Quand l'avez vous déjà été ?


Vous méritez d'être libre, mais j'ai l'impression que ça vous effraie. Libre, ça veut dire faire des choix, c'est peut être ça le plus difficile.

Qu'est ce qui vous fait peur ?

Encore une fois, je pose des questions tout en sachant qu'elles sont difficiles, j'espère que vous trouverez en vous les réponses, et qu'elles vous aideraint à vous sentir bien.

Je suis très touchée par votre sensibilité et votre confiance, je vous aime beaucoup,

amitié sincère,

Héléna.