"Je te déteste..." me dis-je en me regardant dans le miroir

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Plouf ! à coté

#7 Posté le par DCF__6187

Anam Cara,

Décidément, avoir donné mon avis sur ce forum déchaine bien des passions !

Je voudrais t'expliquer la raison du titre "Touché! Coulé!" : les échanges de ce forum m'ont donné l'impression d'une bataille navale. C'est à cause de la forme. C'est un petit clin d'oeil. Je n'ai voulu y mettre ni insulte ni censure. Ce n'est pas mon role ici, je ne suis pas psy. Je suis comme toi, j'ai aussi ma dose de souffrance et ma culpabilité à gérer.

Maintenant, nous n'avons pas tous les memes yeux, ce qui explique la diversité des réactions, qui peut etre ne vont pas dans le sens que tu attends, mais est-ce finalement bien important ? C'est normal et c'est ce qui fait la richesse des échanges.

Quand à la vertu thérapeutique d'un tel forum, chacun en tire ce qu'il peut. Mais je ne suis pas sur cela puisse remplacer un thérapeute. Que les thérapeutes planqués dans ce forum nous donnent leur opinion !

Je te souhaite très sincèrement de trouver ici ou ailleurs de quoi t'apaiser.

Amitiés

anam cara

#6 Posté le par DCF__9435


Bonsoir, avant de raconter mon histoire, je profite de ma réaction spontanée devant votre message.
L'impression que j'ai, c'est que votre mari vous aime, et que vous aimez votre amant. Comme si vous ne pouviez pas aimer et être aimé en même temps, séparée en deux. Vous vivez avec votre mari une relation spirituelle, et vos émotions, vos désirs avec votre amant. Voila une organisation qui vous permettait de vivre tout en étant une tête d'un côté, et un corps de l'autre.
Vous devez être mécanique, méthodique, très consciente et moraliste d'un côté, et hyper sensible de l'autre, vous laissant parfois entièrement diriger par vos impulsions ( je me rends compte que cette définition n'est pas loin de celle que je ferais de moi... )
D'ailleurs, vous parlez de votre mari et de votre mari l'un après l'autre, comme si aucun des deux ne pouvait être complet pris sans l'autre.
Cette relation, pour moi, revient à savoir ce qui est mieux entre aimer et être aimée. Les deux ne sont pas dissociables, comme vous. C'est peut être un problème d'unité de votre personnalité.

Voila ce que j'ai ressenti en lisant vos lignes. Mais je me rends compte parler des problèmes que j'ai moi même rencontrés, et je ne sais pas si vous rencontrez les mêmes.

Pour ce qui est de mon histoire, voici:
J'ai longtemps trompé sans tromper. Quand j'étais plus jeune, je sortais avec quelqu'un, et j'étais en même temps très proche d'un autre, avec qui j'entretenais des relations platoniques, mais trés fortes émotionnellement.
Puis j'ai vraiment trompé certains hommes, surtout quand on entrait dans une relation qui demandait un investissement à long terme, de l'engagement.
Avec celui dont je vous ai parlé, on avait déjà couché ensemble quand on était plus jeunes. Le jour de mon mariage, j'ai beaucoup pensé à lui. C'était mon homme idéal mais innaccessible ( parce qu'au quotidien, ça n'aurait pas marché, et nous le sentions tous les deux ). Mon mari était là lui, faisait des efforts, me donnait beaucoup, sans attendre en retour. J'étais attachée à mon mari, mais sans ressentir pour lui des émotions intenses, celles qui vous révèlent. Je ne me sentais pas femme, pas attirée. On s'entendait bien, et on pouvait parler longtemps sans s'ennuyer, mais sans cette petite étincelle.
Et puis mon mari a travaillé de plus en plus, me laissant plus de liberté, de temps libre ( il est assez possessif ) Et je voyais l'autre de plus en plus. Et puis ce qui devait arriver arriva. Un soir, il m'embrassa, et nous fîment l'amour, passionément, sans refléchir, poussés l'un vers l'autre. Ensuite, je n'ai même pas envisagé une seconde que ça puisse s'arrêter. Je ne pouvais que le voir, il me faisait découvrir toutes ces richesses en moi que je n'utilisait pas assez.
Je me sentais coupable avec mon mari. J'étais horriblement mal à l'aise avec lui, je detestais lui mentir. ALors, j'ai pensé à lui avouer. Je me suis imaginée le faire, et je suis allée voir mon amant. Nous avons discuté. Il m'a demandé ce que je voulais vraiment, si j'étais prête à vivre avec lui. Et là j'ai pris conscience que je ne voulais pas vivre avec lui. Je voulais penser à lui, faire l'amour avec lui, le sentir... Je ne pouvais pas être pleinement heureuse avec lui, j'ai l'impression qu'il m'entretenait dans ma psychose. C'est ce que je lui ai dit. Il m'a demandé si on pouvait continuer quand même à se voir. Je lui ai dit que je l'appellerai le lendemain pour le lui dire.
Je suis rentrée chez moi, troublée. J'étais dans un état de choc, trop d'émotions. Mon mari était rentré plus tôt à cause d'une réunion annulée. Il m'a demandé où j'étais allée. De la simple curiosité, aucun soupçon. Et pourtant je n'étais d'un coup plus capable de répondre. Je l'ai regardé, hébétée. Puis j'ai tout raconté. Je lui ai dit que je ne savais plus où j'en étais, il m'a demandé de faire un choix, et je l'ai choisi, parce que je n'en pouvais plus. Finalement, ma vie avec mon mari est repartie, sans mon ex amant, que je ne revoyais qu'au palais de justice ( nous travaillons dans le même tribunal ), et toujours avec un pincement au coeur, mais est vite redevenue normale, et ennuyeuse.

Un jour, j'ai réagi. J'ai compris d'un coup que ce n'était ni l'un ni l'autre. Je voulais un homme entier, me sentir moi même. J'ai quitté mon mari, malgré toutes les difficultés que ça entraîne. Je crois que c'est le meilleur choix que j'ai fait de ma vie. C'était une rennaissance, l'accés au bonheur.

Néammoins, ceci est mon histoire, et chacune est différente.

Que vous inspire ce message ?

Amitié et tous mes encouragements,

Héléna.

détresse

#5 Posté le par DCF__1577

bonjour anam cara,

nous nous sommes déjà parlé dans un autre forum.

Je suis vraiment de tout coeur avec toi. Je trouve ton histoire si triste...

Gardes le courage, il faut que tu te reprennes, il y a toujours une solution et tout n'est pas désespéré. Tu as encore la vie devant toi, tu as pleins de force en toi dont tu ne te sers pas.

Je me permets de te donner mon avis sur ce que j'ai lu te concernant.

J'ai le sentiment que ton amant s'est servi de toi. Quand tu dis qu'il n'a pas voulu une fois enceinte vivre avec toi c'est une chose, mais le fait d'avoir dénoncer à tout ton entourage votre histoire et de te mettre dans cette situation en plus d'un avortement qui est traumatisant...
je trouve que ce n'est pas une preuve d'amour.
Quand tu dis que ton amant a dénoncé votre histoire j'ai le sentiment en te lisant que tu as été désignée par tous pour la coupable de l'histoire et que c'est toi qui en a le plus souffert? je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est juste le sentiment que j'ai en lisant tes messages.

J'ai l'impression qu'il n'a jamais été vraiment là pour te soutenir lors des moments difficiles que tu as vécus? est ce le cas?
Peut être as tu essayer de trouver chez cet homme ce que ton mari ne t'apportait pas?
Serais tu vraiment heureuse avec cet homme? si tu hésites c'est que tu n'es pas sur de ca..
réfléchis bien à ton choix.

Prends ton temps, je pense que tu dois essayer de faire le point de ton histoire. Tu as besoin de prendre du recul. Je sais que c'est facile à dire...c'est ce que j'essaye de faire en ce qui me concerne..

J'espère que tout ira bien pour toi.
Tu le mérites après toutes les épreuves que tu as traversées.

Bonne chance !


Comme une eau fraîche... Merci, Helena.

#4 Posté le par DCF__3450

Chère Héléna,

J'ai enfin repéré un oasis. Vous me faites un grand bien et me prouvez qu'il est possible de parler de ce genre de situation, comme tout autre drame psychologique, d'une manière objective, en mettant de côté la honte, les injures, le sentiment très lourd de culpabilité, du moins pour un moment. Avec votre permission, je vais parler un peu plus, tout en me guidant par vos questions.

Je veux me comprendre. C'est tout. Les gens ne me comprennent pas lorsque j'avoue de vive voix ne pas être capable de cesser d'aimer mon amant. Pour eux c'est mal, point c'est tout. Ils oublient que certaines personnes ont une dépendance pour la cigarette, par exemple, et que même ces gens doivent suivent des thérapie pour cesser de fumer, lorsqu'ils se sont décidés à le faire. C'est pas tout le monde qui ont la volonté ou la capacité de le faire seul.

En même temps, j'aime mon mari et je suis tout à fait convaincue qu'aucun autre homme ne pourrait m'aimer autant. Lorsque vous me poser la question si je serais autant attirée par mon amant en le mariant, je peux vous dire que je doute fort qu'il me démontre autant d'attention comme mon mari. Mon mari et moi sommes tous deux très autonomes, ordonnés et on fait bonne équipe dans les tâches ménagères et familiales; tandis que mon amant préfère un rôle plus traditionnel. Je crois que ce qui m'avait attiré chez lui c'est justement sa vulnérabilité et sa dépendance envers moi. Je me sentais tellement stimulée par l'intérêt qu'il me portait lorsque je lui donnais des conseils, discutait avec lui de ses préoccupations, etc. Mais, vivre avec un homme comme ça ce serait peut-être comme traîner un boulet à mon pied pour une femme aussi autonome que moi.

Il y a l'autre aspect de ma relation cependant qui me pousse vers lui : un amour aveugle et un besoin de ses caresses et de la manière qu'il me prend dans ses bras, m'embrasse et me fait l'amour. Je me sens si femme devant ses yeux et dans ses bras. Malheureusement, bien avant que j'entame cette relation, j'avais perdu ma libido et le goût de faire l'amour avec mon mari. Ma relation amoureuse m'a fait revivre dans ce sens. Je dois avouer sans honte que je n'échangerais pas pour rien au monde les moments de passion que j'ai vécu avec mon amant. Et pour lui c'est pareil. Affligé de la Parkinson à 45 ans (depuis une dixaine d'années), il avait très souvent de la difficulté à maintenir ses érections avec les autres femmes (ses amies et puis son épouse). Je le crois pour m'être renseignée sur cette condition et je m'étonne moi-même de sa grande sensualité et sa performance au lit. On se fait vraiment du bien mutuellement à ce niveau.

Les quelques lignes que vous avez écrites me font réfléchir énormément. Lorsque vous dites que mon amant me rejoint dans mes émotions et non dans le quotidien, vous ne pouvez pas mieux dire. Mais, nous avons tout de même partager sur nos vies respectives et échanger des conseils, des encouragements, etc. Nous nous ressemblons dans ce sens que nous avons tous les deux une force de caractère, nous sommes tous les deux à fleur de peau et nos émotions guident beaucoup notre conduite dans nos vies personnelles. Nous avons tous deux réussi sur le plan professionnel, car nous sommes tous deux des leaders.

Mon mari, âgé de 44 ans, est plus réservé, moins expressif et lâche prise lorsqu'il me voit me lancer dans une direction. Il me suit et croit en moi et en mes capacités. L'épouse de mon amant est aussi très réservée, très femme d'intérieur et très complaisante. Toute son attention est dirigée vers les tâches ménagères et son enfant. Mon amant a tenté de l'encourager à s'émanciper, s'épanouir au niveau personnel, mais elle n'en avait pas envie. Elle le blâmait de tenter de la changer pour quelqu'un qu'elle ne voulait pas devenir. Il en a été horriblement déçu (dès le début de son mariage, avant notre relation). Il m'a toujours dit que ce qui l'attirait le plus chez moi c'était justement ma force de caractère, mon assurance. Il me disait qu'il aimait confronter ses idées aux miennes, discuter, se faire "remettre à sa place" lorsque j'en avais envie, bref il avait besoin d'être stimulée et de se sentir appuyé et encouragé. Son épouse ne semblait pas être en mesure de combler ce besoin, d'après lui.

Il m'a donné "du linge à retordre", comme on dit par chez nous. Je parle de mon amant. Il était devenu tellement dépendant au niveau affectif et très jaloux. Il a fait vraiment les cent coups pour me faire souffrir et me faire craindre de le perdre, etc. Encore une fois, je dois avouer que cela m'a fait beaucoup souffrir tout en me gardant en haleine. Toute son attention était portée sur moi et cela ne me déplaisais pas totalement. Mon mari avait toujours démontré un certain détachement et contrôle de soi qui m'ennuyait beaucoup dans un sens.

Vous me demandez de me poser des questions au sujet de ma relation avec mes parents. Ma mère est la plus grande confidente de ma vie. Elle sait absolument tout sur moi. Je ne lui cache rien. Et elle n'a jamais cessé de croire en moi. Elle a respecté mes expériences en espérant que je me trouve un jour. Mon père et moi avons la même force de caractère et, étant la fille aînée, il a été très possessif envers moi. Mais, je l'aime énormément et il adore ma mère et la protège comme la prunelle de ses yeux. Je n'ai jamais été capable de me confier à mon père. Ma mère a souvent joué le rôle d'intermédiaire.

Castor a raison de dire dans un autre forum où je participais à une discussion que mon mari m'avait prouvé son amour en trouvant la force de me reprendre après avoir découvert que je l'avais trahi de la sorte. Et mon amant avait agit d'une manière horrible en dénonçant lui-même notre relation après avoir appris que j'étais enceinte. Il avait manqué gravement de courage et m'avait prouvé, bien que trop tard, qu'il n'avait pas la capacité de vivre une telle relation où les difficultés et les grandes épreuves sont le lot du quotidien. D'un côté, j'aurais voulu que cette grossesse nous décide à agir... J'aurais tant voulu qu'il veule de moi et du bébé. Mon rêve s'écroulait avec toutes mes illusions.

Je ne sais pourquoi je suis tant attachée à lui qui m'a fait si mal en n'allant pas jusqu'au bout à cette époque. Maintenant, il revient au grand gallop et me propose de faire ce que j'avais eu envie de faire depuis longtemps: vivre ensemble.

Je n'ai pas eu le courage de lui répondre encore. Je sais que cela metterait un terme à notre relation, si je répondais "non". Et je ne suis pas certaine de vouloir répondre "non". Mais, les temps ont changé et la dénonciation de sa propre bouche a vraiment tout bouleversé et terni l'image que je m'étais faite de notre relation. Même ici, j'aurais souhaité que les choses se passent d'une manière ordonnée et systématique.

Lorsque je m'imagine vivre ma vie sans mon amant, je m'effondre et glisse dans un désarroi incroyable. J'ai si peur de vivre une vie monotone et de ne plus pouvoir m'exprimer sur le plan sensuel. J'ai si peur de ne plus être admirée ouvertement et de souffrir dans mon estime de soi de manque d'attention.

Je ne peux me décider à mettre un terme à ce drame dont je suis l'auteure. À ce stade-ci, je ne peux concevoir de laisser tomber mon amant. Ma tête dit "oui"; mon coeur crit "non". Je suis déchirée et j'ai très, très mal.

Hélène, merci de m'avoir lu. Puis-je vous demander de me parler un peu de votre propre expérience et comment vous vous en êtes sortie?

J'espère avoir le plaisir de trouver une réponse venant de vous très bientôt.

De tout coeur, merci.
Anam Cara

anam cara

#3 Posté le par DCF__9435


Bonsoir. Je me suis quelque peu reconnue dans votre message. Je comprends ce que vous entendez par malsain, et je colprends aussi cette force irrésistible qui vous pousse vers lui. J'ai ressenti la même chose pour un homme. C'était l'interdit. Hors ces circonstances exceptionnelles, dans une vie normale et s'il vous avez épousé, pensez vous que vous seriez encore tant attirée par lui ?
Certains psys pensent que l'amant représente notre mère. C'est le lien primaire, la symbiose. Le mari est le père qui chamboule cette relation, qui l'empêche de perdurer. L'amant nous rejoint dans nos émotions, pas dans le quotidien.
Si c'est une explication psychologique que vous souhaitez, je crois qu'il faudrait s'interroger sur les rapports que vous entretenez avec vos parents.
Quant à savoir quoi faire, je crois que votre mari est celui qui vous fait vraiment du bien. Mais ce n'est que mon avis.

Je vous envoie tout mon soutien, je vous écoute.

Amitiés,

Héléna.

Touché! Coulé! (????????)

#2 Posté le par DCF__8969

Bonsoir Castor,

J'apprécierais si vous m'expliquiez le titre que vous avez choisi pour votre message dans l'autre forum, car la tournure que vous avez utilisée me laisse perplexe, sinon touchée douloureusement droit au coeur.

Pourquoi aie-je l'impression de jouer à une bataille navale dans laquelle on veut me neutraliser...

J'ai pourtant été claire à l'effet que je ne cherchais pas à "choquer" qui que ce soit avec mes histoires, mais bien à les exposer et à en parler pour tenter de me comprendre et non de me faire insulter, car croyez-moi, je n'ai besoin de personne pour me blâmer, j'ai assez de moi-même.

Je dois vous dire que même sur un site anonyme, cela m'a pris beaucoup de courage pour m'ouvrir ainsi. N'est-ce pas le début de la guérison, selon les spécialistes (je ne sais si certains d'entre vous sont des "psy")? Lorsqu'on se dévoile et qu'on est immédiatement jugée, on a juste l'envie de fuir et de se replier sur soi-même et on continue de couler...

Amitiés,
Anam Cara

Il y n'en a qu'un qui t'aime

#1 Posté le par DCF__6187
Sans juger d'aucune façon, je crois que ton mari t'aime vraiment, lui. Et il te l'a prouvé.