Le yoga agirait sur le neurotransmetteur GABA et réduirait les symptômes de dépression, selon une étude publiée dans le Journal of Alternative and Complementary Medicine.

Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) constitue le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central. Un tiers au moins des synapses cérébrales (connexions entre les cellules nerveuses) l'utilisent.

Les médicaments benzodiazépines (somnifères, anxiolytiques), tels que l'alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexomil, Lectopam…) ou encore le diazépam (Valium), agissent sur ce neurotransmetteur et calme ainsi l'activité cérébrale.

L'activité du GABA a été associée à une réduction des symptômes de dépression, indiquent les auteurs.

Afin de vérifier si le yoga est associé à une augmentation du GABA et une amélioration de la dépression, Chris C. Streeter du département de psychiatrie de l'École de médecine de l'Université de Boston et ses collègues ont mené cette étude avec 30 personnes souffrant de dépression majeure. Elles ont été réparties en deux groupes participant, pendant 12 semaines, soit à deux soit à trois sessions de 90 minutes par semaine de yoga lyengar et de « respiration cohérente ».

Des images cérébrales par résonance magnétique étaient prises avant la première séance et après la dernière afin d'évaluer la concentration de GABA dans le thalamus. La sévérité de la dépression était évaluée au moyen de l'Inventaire de dépression de Beck (BDI-II) (faites le test).

Les symptômes dépressifs se sont améliorés dans les deux groupes. Les niveaux de GABA étaient augmentés jusqu'à environ quatre jours après la dernière séance de yoga, mais l'augmentation n'était plus observée après environ huit jours.

Cette étude soutient provisoirement l'hypothèse selon laquelle l'un des mécanismes par lesquels le yoga améliore l'humeur est l'augmentation de l'activité du système du GABA, concluent les chercheurs. Elle montre aussi que l'augmentation du GABA est limitée dans le temps, tout comme les effets des médicaments tels que le Xanax, de sorte qu'au moins une session par semaine peut être nécessaire pour maintenir les niveaux élevés.

Cette étude est préliminaire. Ces résultats devront être confirmés par des études plus importantes incluant un groupe contrôle qui ne pratique pas le yoga.

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Psychomédia avec sources : Boston University School of Medicine, Journal of Alternative and Complementary Medicine.
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