9% des Américains de 65-80 ans se font prescrire des médicaments de la classe des benzodiazépines, dits anxiolytiques, sédatifs et hypnotiques, malgré tous les risques démontrés et les avertissements répétés depuis plusieurs années, rapporte une étude du Journal of the American Medical Association (JAMA).

Des médicaments de cette classe sont par exemple, le Valium (diazépam), le Xanax (alprazolam), l'Ativan ou Temesta (lorazépam) et le Klonopin ou Rivotril (clonazépam). (Voyez la liste des benzodiazépines commercialisées en France.)

Comme dans plusieurs autres pays, souligne un éditorial accompagnant l'étude, ces médicaments sont principalement prescrits aux personnes âgées, surtout des femmes, et pour de longues durées. Plus les patients sont âgés, plus la durée d'utilisation est longue, montre l'étude réalisée par Mark Olfson de l'Université Columbia et ses collègues.

Dans leurs indications principales, qui sont l'insomnie et l'anxiété, les benzodiazépines ne fonctionnent guère mieux que des placebos après quelques semaines de traitement, écrivent Nicholas Moore de l'Université de Bordeaux (France) et ses collègues.

Après une amélioration initiale, expliquent-ils, l'effet se dissipe et tend à disparaître. À ce moment, lorsque les patients tentent de cesser de prendre ces médicaments, ils connaissent des symptômes de sevrage. Les gens croient alors que le médicament a une efficacité : "Vous voyez, dès que je l'arrête, mon état empire". Après quelques semaines de traitement, les patients vont moins bien (ou du moins pas mieux) qu'avant de commencer et ne peuvent pas arrêter de prendre le médicament.

Ces médicaments sont liés à des risques accrus de chutes, de fractures, d'accidents d'automobile et de déclin des capacités cognitives. Des études récentes ont montré un risque accru de démence et de maladie d'Alzheimer.

Psychomédia avec sources: JAMA (étude), JAMA (éditorial), NIMH.
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