Une combinaison de vitamine D à forte dose, d'oméga-3 et d'exercices de musculation à domicile réduit considérablement le risque de cancer chez les personnes en bonne santé âgées de 70 ans ou plus, selon une étude randomisée publiée en avril 2022 dans la revue Frontiers in Aging.

Le risque de cancer augmente avec l'âge. Il s'agit de la deuxième cause de mortalité chez les personnes âgées.

En dehors des recommandations de prévention, telles que de ne pas fumer et se protéger du soleil, les efforts de santé publique pour la prévention du cancer sont limités, souligne Heike Bischoff-Ferrari de l'hôpital universitaire de Zurich, première auteure.

« Les efforts de prévention chez les adultes d'âge moyen et les personnes âgées se limitent aujourd'hui en grande partie au dépistage et à la vaccination. »

Des études mécanistiques ont montré que la vitamine D inhibe la croissance des cellules cancéreuses. De même, les oméga-3 peuvent inhiber la transformation de cellules normales en cellules cancéreuses, et il a été démontré que l'exercice physique améliore la fonction immunitaire et diminue l'inflammation, ce qui peut contribuer à la prévention du cancer.

Cependant, il y a un manque d'études cliniques démontrant l'efficacité de ces trois interventions, seules ou combinées.

Afin de combler cette lacune, Bischoff-Ferrari et ses collègues ont mené un essai randomisé sur trois ans dans cinq pays européens (Allemagne, Autriche, France, Portugal et Suisse) avec 2 157 participants.

Ils ont testé l'effet d'une dose quotidienne élevée de complément de vitamine D3 (2000 UI par jour alors que les recommandations actuelles sont de 800 UI), d'une supplémentation quotidienne en oméga-3 d'origine marine (1 g par jour) et d'un programme d'exercice de musculation à domicile (3 fois par semaine), seuls et en combinaison, sur le risque de cancer invasif chez 2 157 personnes âgées de 70 ans ou plus dans cinq pays européens (Suisse, France, Allemagne, Autriche et Portugal).

Les participants ont été répartis aléatoirement en huit groupes afin de tester les bénéfices individuels et combinés des interventions. L'un des groupes ne recevait qu'un placebo.

Les participants, suivis pendant 3 ans, recevaient des appels téléphoniques de contrôle tous les trois mois et subissaient des examens de santé dans les centres d'essai au début de l'étude, la première année, la deuxième année et la troisième année.

Les trois traitements ont eu des effets bénéfiques cumulatifs sur le risque de cancers invasifs. Chacun apportait un faible bénéfice individuellement, mais lorsque les trois traitements étaient combinés, les bénéfices devenaient statistiquement significatifs, avec une réduction globale du risque de 61 %. (Différence entre risque absolu et risque relatif)

Avec la triple association, il fallait traiter 35 personnes pour prévenir un cas incident de cancer sur les 3 ans de suivi.

Une période de trois ans est cependant courte pour évaluer les effets sur le risque de cancers, ceux-ci se développant souvent à long terme. Les études futures devraient vérifier le bénéfice sur des périodes de suivis plus longues ainsi que, pour améliorer la puissance statistique, avec de plus grands nombres de participants.

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Psychomédia avec sources : Frontiers Science News, Frontiers in Aging.
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