Les médicaments se sont souvent retrouvés dans l'actualité en 2010 à l'occasion du retrait du marché de certains jugés dangereux et peu efficaces. Des études mettant en évidence le peu l'efficacité ou les effets secondaires de classes de médicaments ont également fait les manchettes. Psychomédia a suivi quelques uns de ces dossiers.

Antidépresseurs

Une étude publiée en janvier confirmait que les antidépresseurs ne sont pas efficaces pour les dépressions majeures légères à modérées (la grande majorité des dépression). Ce que plusieurs études importantes, ayant fait la manchette des grands journaux, montrent depuis au moins 2008. Les antidépresseurs devraient être prescrits beaucoup moins largement, considèrent de nombreux experts.

Coupe faim

L'antidiabétique Mediator n'est pas le seul coupe-faim dangereux à avoir été retiré du marché récemment. En janvier 2010, le médicament Sibutral ou Reductil (sibutramine) a été retiré du marché européen en raison de risque de complications cardiovasculaires et d'une efficacité modeste pour la perte de poids. Un autre médicament pour la perte de poids, l'Acomplia ou Zimulti (rimonabant) du laboratoire français Sanofi-Aventis a également été retiré du marché européen en oct 2008 en raison d'effets secondaires neuropsychiatriques incluant le suicide.

En ce qui concerne les coupe-faim, un autre médicament controversé a fait les manchettes américaines cette année. En décembre, un comité de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité américaine du médicament, a recommandé l'autorisation de mise sur le marché du médicament Contrave qui est une combinaison de l'antidépresseur bupropion (Wellbutrin) et du médicament anti-addiction naltrexone. Une recommandation loin d'être unanime. La FDA n'est pas tenue de suivre les recommandations de ses comités mais le fait habituellement. Un dossier à suivre.

Antidiabétiques

Enfin, le médicament antidiabétique Avandia (rosiglitazone) du laboratoire britannique GlaxoSmithKline a été retiré du marché européen en septembre dernier en raison d'une augmentation des risques cardiaques.

Appels à des conditions plus rigoureuses de mise sur le marché

Plusieurs experts appellent à des conditions plus rigoureuses de mise sur le marché. En septembre notamment, un éditorial du British Medical Journal analysait ce qui avait cloché dans l'affaire Avandia et faisait des propositions pour des introductions plus prudentes de nouveaux médicaments sur le marché.

Autre exemple, le sociologue Donald Light plaidait en août, au congrès annuel de l'American Sociological Association, pour une amélioration des processus menant aux mises sur le marché. Voyez: La plupart des nouveaux médicaments offrent peu de bénéfices et présentent des risques mal évalués.

Mais les critiques et les analyses des processus conduisant à la mise et au maintien des médicaments sur le marché ne sont pas nouvelles, comme le relève Sandrine Blanchard dans un article du Monde. Elle donne pour exemple les conclusions en 2006 de la mission d'information de la commission des affaires sociales du Sénat suite à l'affaire du Vioxx selon lesquelles le circuit des produits pharmaceutiques remboursés par la Sécurité sociale "souffre d'un manque de transparence et d'une trop grande dépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique". Mais aujourd'hui, concernant l'affaire Mediator, toute la lumière doit être refaite sur les "dysfonctionnements", commente-t-elle.

Psychomédia
Tous droits réservés