La Haute autorité de santé (HAS) a publié, le 22 mai, des recommandations pour aider les médecins traitants et médecins du travail à diagnostiquer le burn-out, le prendre en charge et accompagner le retour au travail.

« Syndrome complexe et aux manifestations diverses, il est mal connu, difficile à repérer, parfois diagnostiqué à tort ou confondu avec d’autres troubles psychiques », souligne le communiqué de la HAS.

Le syndrome, « qui n’est pas une maladie en tant que telle », « se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental profond, causé par un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes ».

Comme le mentionne le rapport, le syndrome d’épuisement professionnel ne figure pas dans les classifications médicales de référence que sont la Classification internationale des maladies (CIM-10) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la 5e édition du Manuel diagnostique et statistique
des troubles mentaux (DSM-5) de l’Association américaine de psychiatrie.

Établir le bon diagnostic

Repérer les manifestations du burn-out

Les principaux symptômes du burn-out sont :

  • « aussi bien d’ordre émotionnel (anxiété, tristesse, hypersensibilité, absence d’émotion...),
  • cognitif (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration...),
  • comportemental ou interpersonnel (isolement social, comportement agressif ou violent, diminution de l’empathie, comportements addictifs...),
  • motivationnel (désengagement, remise en cause professionnelle,
    dévalorisation...)
  • que physique (troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, gastro-intestinaux...). »

Analyser les conditions de travail et les facteurs individuels

« Les symptômes repérables n’étant pas spécifiques au burn-out, le médecin traitant et le médecin du travail devront s’intéresser en complément :

  • aux conditions de travail (intensité et organisation du travail, exigences émotionnelles, autonomie et marge de manœuvre, relations dans le travail, conflits de valeurs, insécurité de l’emploi),
  • à la personne et à son vécu (antécédents personnels et familiaux - notamment antécédents dépressifs -, événements survenus dans la vie personnelle, soutien de l’entourage, rapport au travail). »

« La confrontation de ces différentes analyses permettra d’établir ou non le diagnostic de burn-out. Cela permettra en effet de le différencier d’autres troubles psychiques (dépression, troubles anxieux, stress post-traumatique) ou d’établir qu’ils coexistent avec lui. L’aide d’un psychiatre pourra être sollicitée à cette étape. »

Prise en charge du burn-out, sans recours systématique aux antidépresseurs

« La prise en charge du burn-out doit être individualisée en fonction des manifestations constatées, des éventuelles pathologies associées identifiées, de l’historique du patient et de son travail. Elle repose principalement sur :

  • un arrêt de travail, dont la durée est adaptée à l’évolution du trouble et au contexte socio-professionnel,
  • la combinaison d’interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles : thérapies cognitivo-comportementales (qui ont « pour but de changer la façon de penser, de ressentir et de se comporter des participants face à des situations de stress »), relaxation (qui a « pour but d’induire un état de calme mental et physique, ou les deux ensemble, afin de contrecarrer l’agitation causée par le stress »), méditation pleine conscience (qui a « pour but de recentrer l’attention du patient afin d’éloigner la source de stress, d’améliorer la conscience des tensions du corps et de l’esprit, et de réduire cette tension par un "lâcher-prise")…
  • un éventuel traitement médicamenteux, notamment par antidépresseurs, mais uniquement si le burn-out est associé à des troubles anxieux ou dépressifs,
  • l’intervention d’un psychiatre pour les cas complexes ou sévères, pour une réévaluation des traitements médicamenteux ou pour une poursuite d’arrêt maladie. »

Agir sur le contexte socioprofessionnel et accompagner le retour au travail

« Avant le retour au travail, il est recommandé d’organiser une (ou plusieurs) visite(s) de pré-reprise avec le médecin du travail. A l’issue de la visite de pré-reprise, le médecin du travail pourra recommander des aménagements ou adaptations du poste de travail, voire des mesures visant à faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle. Un suivi régulier impliquant le médecin du travail, le médecin traitant et, le cas échéant le psychiatre, est indispensable pour aider au maintien dans l’emploi du patient. »

TEST : Êtes-vous près du burn-out ? (Inventaire du burnout d'Oldenberg)

Pour plus d'informations sur le burn-out, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : HAS.
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