Comment rompre ?

Publié le

Anciens messages (page 19)

Attention petit lapin, ne mets pas tes doigts dans la porte tu v

#112 Posté le par DCF__0015

Ma très très chère Belette,

Dieu comme ça fait du bien de t’avoir et de pouvoir discuter avec toi. Tu as une vision profonde et à la fois nuancée des choses… ça permet d’avancer… Pour te dire à quel état de désolation j’en suis arrivée, quand j’ai lu ton message, j’ai pleuré… Ne t’inquiète pas, ne te dis pas que tu y es allée peut-être un peu fort.. Tout ce que tu dis est très vrai et même si ça fait mal, il faut parfois regarder la réalité en face pour avancer

Je crois en effet que ce « gand benêt » comme tu l’appelles n’a pas assez de hauteur pour se rendre compte de ce que son comportement à lui induit dans le mien. Pas assez de hauteur tout simplement parce qu’il est égocentrique, parce qu’il n’a pas le temps, parce qu’il n’a pas envie de se prendre la tête, parce qu’il ne doute de rien. Il sait qu’il me mène la vie dure (j’en ai déjà pleuré devant lui), il sait que certaines de ses paroles me font rugir, alors comment ne comprend-il pas que tout cela a forcément un impact sur moi, qui dépasse le moment où il me lance ces piques ? C’est quand même ça que je ne comprends pas bien, et c’est pourquoi j’ai toujours un doute sur sa réelle volonté d’être vraiment avec moi.
Je n’ai en effet jamais pris la peine de lui dire clairement : ce que tu me dis me fais mal (ça je lui ai dit) ET du coup, a telles et telles conséquences sur mon comportement vis-à-vis de toi ou dans notre relation, donc on va droit dans le mur si on continue comme ça. Parce que pour moi, quand tu fais pleurer quelqu’un parce que tes paroles sont trop dures, ça tombe sous le sens que c’est ce qui va inéluctablement arriver si tu continues comme ça. En même temps, non en fait. Il est probablement trop sur de lui. Puisqu’il m’avait dit à ce moment là que bien sûr, il devrait être plus ceci, plus cela, mais que (de toute façon), je préfèrerais probablement rester avec lui que sans lui. Je m’étais offusquée de ce qu’il avait dit, j’aurais surtout dû me barrer à ce moment-là. Je me barre maintenant (voi plus loin), c’est toujours ça.

Tu sais, tu me disais que oui, il n’est pas idiot de lui souligner que je l’aime, il ne le sait peut-être pas, malgré mes allusions, mes attentions, mes caresses et mes regards. Le jour où il m’a dit qu’il m’aimait, j’en étais retournée, parce que tant qu’on ne te le dit pas clairement, dans le fond, tu n’es jamais sure de rien… Ca fait du bien, parfois de se faire préciser ces choses-là, ça permet d’avancer… Effectivement, mon erreur est de n’avoir peut-être pas su exprimer ces sentiments si positifs (toujours ce blocage…). Et à partir du moment où la spirale infernale a commencé, je pouvais encore moins m’ouvrir, peur plus grande et surtout sentiment que ça aurait été déplacé, ridicule, car trop tard… Pas le moment, maintenant qu’il était objectivement désagréable

Bien sûr que mon côté autiste l’a attiré. Il se réjouissait que je sois une fille si secrète, si discrète. Bien sûr qu’il en souffre, ne serait-ce parce ce qu’il m’a fait quelques remarques. C’est là que tout cela est si difficile : j’aurais pu lui dire à ces moments-là tout ce que je ressentais. Mais j’étais déjà dans un climat de confusion immense, il passait déjà son temps à me mettre en garde, à me dire qu’il était avec moi parce qu’il adorait discuter avec moi, passer du temps avec moi, certes, mais que « ce n’était pas bien », que « le plus sage serait de toute façon de tout arrêter » mais que c’était trop dur, juste parce que je suis trop belle. Toute sa tête lui intime l’ordre de partir, son cœur est encore avec moi. Mais cet homme a décidé clairement de privilégier sa tête. S’il reste, il me fait comprendre que ce n’est que par faiblesse. La preuve, il pourrait être plus attentionné, il le sait, mais il ne l’est pas, par choix… Et du coup, il me fait payer sa faiblesse, son attirance insurmontable pour moi. C’est dur d’entendre cela. Alors oui, il faudrait peut-être se battre, se dire que la tête, ça se nettoie… Lui sauter au cou et lui dire que je l’aime je l’aime je l’aime… mais j’avais tellement l’impression que c’était le cadet de ses soucis, qu’il le savait très bien cela, que ça ne changerait rien que je lui dise, au contraire que ça ne ferait qu’entraîner plus rapidement la chute, lui mettant une pression supplémentaire sur le cœur, qu’il ne peut pas supporter tant que la tête n’a pas fait le vide. Ce « raisonnement » est probablment absurde mais tellement tenace

Cela dit, moi-même je souffre de mon côté autiste. Je souffre de ne pas dire à l’homme que j’aime que je l’aime. Alors je comprends qu’il puisse en souffrir lui aussi. C’est toujours un moment magique de s’entendre dire qu’on est aimé… Toujours plus magique que de ne rien s’entendre dire du tout.

Hier, je ne l’ai pas vu, puisqu’il avait un dîner. J’ai réfléchi toute la journée à tout ça, je me suis dit qu’il fallait qu’on sorte de cette spirale glauque, d’une façon ou d’une autre. Jeudi soir, il a un dîner. Vendredi soir, il a un autre dîner. Le week-end dernier, on ne s’est pas vu samedi soir car il avait un match et ensuite son pote venait, dimanche soir on était avec ce pote et j’ai dû rentrer chez moi, je l’ai vu mercredi soir mais devant un match de la Championsligue… J’ai vite eu fait de faire le bilan et de réaliser qu’il ne faisait plus l’effort de me garder une place, sinon privilégiée, au moins de qualité. Sachant qu’on a du mal à se voir, j’étais blessée quand il m’a dit qu’il avait un dîner vendredi soir, car ça aurait été le seul moment où on aurait pu se voir vraiment. Je passe quand il reste de la place, et n’importe laquelle, devant un match de foot avec de la pizza, après un match de foot à 23h… Le dimanche soir avant de se lever à 6h30 le lendemain… J’ai vraiment beaucoup réfléchi et j’étais prête à partir dans le fond. Sans demander mon reste. Epuisée. Désillusionnée. Puis non, pas avant de lui avoir exprimé clairement ce qui me ferait plaisir, et d’avoir essayé la dernière chose en mon pouvoir, pour ne jamais regretter de n’avoir pas fait tout ce que j’aurais pu faire à ce moment-là : qu’on se fasse un petit dîner ts les deux, un vrai petit dîner. Et ce dîner serait alors l’occasion de dialoguer ouvertement, de remettre certaines choses à plat, de sortir un peu de mon autisme. Comment en effet puis-je dicuster de ce qui me tient à cœur devant un mec absorbé par son match de foot ? ? Eteindre la téloche et parler ? Mais c’est tout simplement inconcevable, il ne m’écouterait pas. Comment puis-je discuter avec lui même quand on va se coucher, sur les « lieux du crime »… A ce moment-là, il n’est pas réceptif, absorbé plutôt à entrer toujours dans le même rôle du mec qui rejette… En fait, à ce moment-là, je n’avais plus envie de continuer sur les bases sur lesquelles on était. Je ne voulais pas qu’il m’appelle à minuit après son dîner pour que je vienne dormir, je ne voulais pas qu’il m’appelle tout naturellement samedi midi pour aller bruncher, entre son dîner de la veille avec « ma rivale » (même si en fait il s’en fout, c’est avec elle qu’il passe sa soirée de vendredi, et loin de regretter qu’il n’y ait pas de place pour nous, il en rajoute en me disant qu’il dîne avec une rivale qui veut me prendre ma place) et sa soirée de samedi avec un match de foot au Parc des Princes (donc, soirée de samedi pliée aussi).

Alors, je lui ai envoyé un message, tout cool, lui disant que j’aimerais beaucoup qu’on se fasse (un autre jour, évidemment, je ne pousse pas la perfidie jusqu’à l’inviter à dîner le jour où il n’est pas là) un petit dîner tous les deux, dehors, un vrai dîner, sans télé sans rien etc etc. Il a répondu en deux secondes : « Sentirais-tu poindre une concurrence sauvage ? ». Je suis peut-être trop sensible, mais j’ai trouvé cela cruel encore une fois. Tu vois, bon, quand je dis que je reste fermée comme une huître, c’est pour ce genre de réponses là. J’aurais préféré qu’il réponde non, qu’il ne réponde pas, qu’il réponde tout simplement oui. Mais là… Ca devient de la violence psychologique. Il m’a sorti 40 fois le coup de la concurrence, il sait parfaitement que c’est bon, j’ai compris le message, que c’ets bon, ce message, répété et répété me fais mal. Alors à quoi bon le répéter encore une fois ? J’ai gardé mon sang-froid, j’ai répondu : « Mon but n’était pas d’évincer la concurrence mais avant tout de te faire part d’un réel désir… ». J’ai reçu un autre message : «Et en quel honneur ce dîner ? ». Mais, c’est incroyable ça ! C’est ce genre de réponses à l’expression de ce qui nous tient le plus à cœur, de ce qu’on aimerait profondément, qui provoquent le blocage. Ces réponses qui n’en sont pas, qui tournent autour du pot, qui prennent l’autre pour un con. Pourquoi a-t-il besoin de triturer le truc dans tous les sens, de disséquer la proposition dans tous les sens, avant de dire « Non », ou de dire « Oui, avec plaisir ! ». Alors peut-être suis-je extrêmement naïve, et c’est peut-être là simplement le problème. Peut-être aurais-je du prendre sa réponse comme un non, et basta. Tant que les gens ne disent pas clairement les choses, je ne comprends pas, alors que parfois, les signes en disent autant que les mots… Je ne sais peut-être pas décoder

J’ai dîné chez ma copine, son ex. Encore une fois, et spontanément sans que je ne lui demande rien, elle m’a parlé de son ex (et donc, mon chéri). Qu’elle était sortie de cette relation complètement dévastée. Elle m’a parlé de situations dans lesquelles je le retrouve tel qu’il est avec moi… signe que ce n’est pas seulement mon comportement qui induit son comportement… car ma copine est plutôt du genre très extravertie pour le coup. Maintenant, ne généralisons pas, peut-être qu’il m’aime mais qu’il souffre de mon introversion, peut-être qu’il n’aimait pas ma cops et souffrait de ses preuves d’amour ! !… Le fait est qu’il réagit de la même façon avec l’une ou avec l’autre… Toujours est-il qu’en partant de chez elle, j’en étais arrivée à la conclusion que cet homme a un problème personnel qu’il fait payer aux femmes qui passent dans sa vie. Qu’il les aime ou qu’il ne les aime pas, qu’elles soient autistes ou au contraire très expressives, le résultat est le même. Ma copine me disait qu’il a très peu confiance en lui dans le fond et qu’il est jaloux. Il ne supporte pas que les autres, et particulièrement sa nana, puissent être meilleurs que lui, dans quelque domaine que ce soit. Il doit briller, et lui seul, et partout. Elle doit être un tout petit peu en –dessous. Mais toujours en-dessous. La difficulté, c’est qu’il veut une nana au top. Une fois qu’il l’a, il lui reproche d’être ce pour quoi il l’a choisie, tellement il a peur que finalement, elle le dépasse dans le fond… Ayant fait récemment un test de QI dans lequel je l’ai explosé, il doit m’en vouloir à mort ! ! 

En rentrant, j’étais un peu désespérée, je me suis dit que j’allais m’épuiser plus que m’épanouir dans cette relation. Je regardais ma copine, on se ressemble pas mal, elle est vive, elle est drôle, elle est sympa, elle est intelligente, elle est mignonne… Et je me suis dis que ce mec ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait pour se comporter comme il le fait. Et qu’il n’a pas le droit de transformer l’or qu’on lui met entre les mains en merde. Il faut refuser cela. Et lui faire comprendre que ce n’est pas possible. Ou partir, comme elle l’a fait. Je suis rentrée chez moi, j’ai répondu à son message « Et en quel honneur ce dîner ?… En l’honneur de mon frigo vide… ». C’est con. Mais pas plus que la façon dont il me considère en ne répondant pas à l’invit et en préférant ma faire passer un interrogatoire indécent. Il a envoyé deux réponses, dont l’une au message précédent : « Mon but n’était pas d’évincer la concurrence mais avant tout de te faire part d’un réel désir… Et quel désir ? » et «Et en quel honneur ce dîner ?… En l’honneur de mon frigo vide… Donc on dîne chez toi ? Et pourquoi ? ». Je n’ai pas répondu. Je me suis couchée. Et alors j’ai décidé de tout lâcher. J’ai décidé de le lâcher. Car il est fermé sur lui-même. Les appels à l’écoute ou à l’expression ne provoquent chez lui que sacarsmes. Je n’avais plus envie de l’aider à comprendre, à me comprendre, parce que dans le fond, sa première réaction est une réaction de mépris. Ma seule possibilité est de fuir, et d’attendre qu’il vienne chercher des explications tout seul.


Ce matin j’ai répondu : « Et pourquoi ? Parce que ça m’aurait fait immensément plaisir de Dîner avec toi comme ça. Vraiment. ». Mais je n’avais plus envie de recevoir de réponse de sa part. C’est pour ça que j’ai utilisé le conditionnel passé. Je n’ai plus envie de le voir pour le moment. J’ai trop mal partout, ce dîner que j’aurai à l’arrachée, si j’arrive à l’avoir, ne me fera même pas plaisir, il va me stresser, il ne me permettra finalement pas de m’exprimer (car aucun climat de confiance). Pire que tout, je n’ai plus envie de lui dire que je l’aime, je n’ai plus envie de lui dire à quel point je tiens à lui. Je n’ai plus envie de lui dire que je suis blessée quand il m’envoie ses piques et que j’aimerais maintenant qu’on essaie de communiquer mieux, et moi y compris, pour que notre relation soit sur un mode coolness, pas sur un mode de guerilla. J’ai juste envie d’une chose : ne plus le voir, me retrouver avant de me perdre complètement. Peut-être qu’il jouait pour faire durer le suspense et me rendre folle (très bien réussi), peut-être qu’il flippait et se demandait pourquoi je voulais dîner comme ça et voulait border le truc avant de répondre. Peut-être que ce dîner est l’ultime étape à passer avant que les choses ne s’arrangent, qu’il faut que je fasse l’effort jusqu’au bout. Je n’en sais rien, et je m’en fous. Ca a été le coup de grace, je n’en peux plus et je ne suis plus motivée. Voilà, ça me fait chier. Je n’ai plus envie maintenant.

Il m’a répondu : « Ben alors ok, no problemo !». J’ai répondu : « Ben alors super ! ». Je n’en pense pas un mot.
Il est fort possible qu’il m’appelle demain matin. Je devrais désenvenimer tout cela, dédramatiser, sauter de joie s’il me propose d’aller bruncher. Mais je trouve cela trop facile. Trop facile de dire « Je ne suis pas là tel jour et tel jour, je vais dîner avec tes rivales », faire le mort total pendant ces deux jours (je ne compte pas ses réponses à mon message, car il ne faisait que répondre à mon message), et me rappeler tranquille le samedi midi pour aller bruncher. Il y a un truc qui cloche. Il y a une certaine violence là-dedans et je n’ai plus envie de rentrer dedans. Soit tu dis « Je vais dîner avec tes rivales » et tu entoures l’autre d’attentions pour qu’il sente que tu as bien une place. Soit tu fais le mort total dans les interstices où tu fais autre chose dans ton coin, mais alors tu ne dis pas au préalable que pendant ces interstices tu vas dîner avec des rivales.
Je suis tellement blessée que je ne peux plus me supporter souriante face à cet homme. Je préfèrerais qu’il me laisse tranquille quelques jours, le temps que je me retape. Je l'aime quand même et c'est là qu'il va falloir qu je sois forte. Je ne peux pas tout accepter par amour.

Gros gros bisous !!