Salut Kat !
J’ai l’impression que tu en es là où j’en étais il y a un mois ½, quand j’ai accepté sa proposition de nous voir en cachette de sa dulcinée. Suivras tu le même chemin que moi ou encore un autre ? Chaque histoire est unique et nous sert à réfléchir sur qui nous sommes vraiment…
Nous terminons cette semaine qui a été décisive dans ma vie, la semaine où j’ai tourné le dos à 5 ans de vie pour accepter d’aller vers autre chose. Pour l’instant c’est la solitude mais je l’apprivoise et je me chouchoute. Ca va vous faire rigoler les filles mais en ce moment j’évite soigneusement tous les films romantiques ou à scènes d’amour ! Pas besoin de me faire mal en plus ! Je m’installe dans une boite et je calfeutre, je douillettise ! Cette histoire m’a un peu fêlée et je tiens à m’en réparer en toute quiétude. J’ai l’impression de mettre en place un édifice qui serait enfin « moi debout » : Je répare les fêlures, je replâtre, je repeins, je ne sais pas pourquoi en vous l’écrivant c’est la fresque de Michel Ange « la création du monde » qui me vient à l’esprit, s ‘il y a un(e) analyste qui me lit il doit sourire. L’image du papillon dans sa chrysalide serait assez exacte, il me semble que je viens d’en sortir et que je sèche mes ailes avant de prendre mon envol…Je sais que je suis encore vulnérable…
Tu me demandes Kat si je pense à elle, si j’ajuste mes actes en fonction d’elle ? Très sincèrement et absolument non, parce qu’elle est elle et que je suis moi, parce qu’il est impossible à une femme de presque 40 ans avec ses expériences (la maternité, le métier, les deuils (statistiquement on en vit plus)…) de se comparer à une jeune fille de 25 ans.
D’autre part, pour moi elle n’est qu’un alibi dans ce qui arrive…
Beaucoup m’ont mise en garde sur les risques de rester « liée » par la pensée ou pis par les actes à cette jeune fille déséquilibrée et j’y crois. Pour reprendre une allégorie Lucasienne, elle serait « mon côté obscur », celui où je ne veux ni ne dois basculer : la violente (violente avec les autres, violente avec elle-même), la victime (car ce qu’elle accepte de vivre ce n’est pas rien), celle qui doute dans son métier, qui est encore en conflit extrême avec ses parents….Il me semble qu’il est capital que je me désolidarise absolument de ce couple là, qui vit ce que je ne voudrais plus jamais vivre : installation d’une sorte de relation trouble où chacun prend en charge la névrose de l’autre et s’appuie dessus (donc enfonce l’autre plus bas) pour pouvoir avancer.
Cela dit, tout ce que j’ai fait jusqu’ici pourrait être reflet de ça (ta question est bien plus subtile que ma réponse un peu rapide ne pourrait le faire croire !) Peut être suis-je enfin arrivée à la conclusion que la seule façon de sauver cette histoire (sans nécessairement se dire qu’elle va reprendre d’ailleurs…juste la sauver de la débâcle ou de la déchéance) ne peut être que l’éloignement complet. Parce que rester lié à lui, c’est me lier à elle également.
Parce que je suis convaincue que chacun doit aller jusqu’au bout de son histoire….le plus loin possible de l’autre.
A J+ je ne sais plus combien de notre séparation réelle (ça fait maintenant 3 semaines que nous ne nous sommes pas vus physiquement, et 10 jours que j’ai rompu tout contact y compris par mail et téléphone), le téléphone sonne de temps en temps sans message sur le répondeur (mais ça peut être quelqu’un d’autre).Et il me semble que l’espace s’ouvre devant moi (oui, c’est immense l’espace, c’est infini et ça fait un peu peur…)…Je me demande encore ce qu’il fait, où il est (faut pas rêver…) mais je perds le sentiment de culpabilité que j’avais encore il y a une semaine…Je dors, je ne pleure plus, je n’ai plus de colère et c’est un tel soulagement que mon corps s’en ressent : Avec les effets conjugués de cette tension qui s’évacue (sans doute pas par hasard si après les séances de Qi gong je suis vidée), du changement de saison et de mes élèves très « physiques », je suis très fatiguée. Mais là encore c’est une bonne fatigue, comme après un jogging (que je ne fais jamais, j’ai horreur de ça, suis trop feignasse !), rien à voir avec cet épuisement moral que j’ai ressenti jusqu’à la mi-Août.
Il semblerait, chère Kat, que nous ne suivions plus les mêmes chemins…mais va savoir où ils mènent ? Peut être au même endroit ? De toutes façons, je te le propose ainsi qu’à Onyx, continuons à nous suivre ! Je sais très bien qu’il me faudra un jour sortir de mon état d’hibernation volontaire ! J’espère que vous serez encore là pour m’accompagner….
Courage dans vos choix et pensez à vous !
belette
Le petit malin qui nous appelle « les 3 grosses » je lui en coll
Chaque jour amène son message, de l’une ou de l’autre et c’est un rendez-vous quotidien auquel je me rends avec plaisir. C’est marrant parce que nous ne nous ressemblons pas et nos histoires ne sont pas exactement les mêmes loin de là, mais ce que je trouve chouette c’est que chacune dans ses tourments arrive à aider les autres à avancer…On va se refaire « les trois sœurs » de Tchekov version Internet (encore un 3 !) ! Plus qu’à écrire un roman !
Merci Onyx de tes encouragements pour hier, ça m’a fait du bien…En fait dans certains gestes que nous faisons, il est souvent important d’avoir une forme d’accompagnement, comme si quelqu’un te confirmait que tu as eu raison de le faire. Quand je t’ai lue j’étais contente car je ne pensais pas vraiment avoir fait acte de courage, puisqu’en fait je l’avais esquivé. Et puis j’ai téléphoné à ma « gouroute » une de mes amies les plus fidèles et elle m’a dit de sa voix tranquille (vous me trouvez zen les filles, vous ne connaissez pas ma copine ! Pourtant elle a 3 gosses, 5 chats et un mari (aussi zen qu’elle) !) « C’était très courageux de ta part de ne pas y aller, parce que quand même ça devait être tentant ! » Et en bonne psy elle a conclu « ça doit vouloir dire que là, tu es as vraiment assez… » Moi, j’ai repensé à sa silhouette en haut des marches, à son visage crispé (je suis passée si près de lui que j’ai pu bien le voir…mais j’étais en voiture et mon homme n’avait pas ses lunettes !) Et je me suis dit « que oui, j’en avais vraiment marre, que je le plaignais, de tout mon coeur parce qu’il ressentait peut être cet abandon que j’ai ressenti il y a 9 mois et en juin, quand il est revenu puis reparti, mais que je ne voulais plus rien faire pour lui….Ca m’a rappelé une autre fois, avec mon ex-mari : je partais en vacances rejoindre mon nouvel homme et il m’avait emmenée en voiture. Et je me suis aperçue qu’il pleurait…C’était dur pour moi car il y avait nos enfants et 15 ans de vie derrière nous mais il y avait la vie devant moi et devant lui (il vivait déjà depuis 6 mois à l’époque avec sa compagne actuelle).
Aujourd’hui j’en suis au même point avec l’homme vers qui je partais ce jour là et je me dis que la vie n’est pas finie…cette fois ci, j’ai veillé à comprendre mes mécanismes, j’y arrive petit à petit. La vie continuera mais peut être pas les mêmes erreurs, sûrement d’autres ! Avec mon ex mari, j’ai gardé une belle complicité. Ca pourra faire hurler ceux qui clament qu’il ne faut jamais faire ça, moi je m’en fous, chacun cherche sa solution : mes enfants ont toujours un père et moi j’y ai gagné un ami qui me protège contre moi-même car il me connaît mieux que quiconque, c’est ma vie…
Avec mon prince je ne sais pas, peut être l’oubli complet, nous n’avons rien construit ensemble, il n’y avait que des souvenirs de voyage, des photos qui sont rangées dans des cartons…peut être nous retrouverons-nous aussi, s’il arrive à bout de ses démons…Je me doute que la jeune fille est toujours là car aujourd’hui le téléphone n’a pas sonné. Sa sœur non plus ne m’appelle plus, peut être allons-nous effectivement vers l’oubli….
Hier j’étais si fatiguée que pour la première fois depuis 9 mois, je me suis couchée à 21h30 ! Heureusement car mes élèves étaient épuisants encore aujourd’hui ! Quelquefois je me dis que mon karma c’était justement d’avoir cette classe très difficile, l’année où j’apprends enfin à m’affronter et à m’affirmer. 2000 sera l’année où la belette aura quitté la séduction à tout crin pour aller vers autre chose ! Par moments, je me demande parfois si je ne pars pas vers l’agressivité car encore aujourd’hui une personne agressive s’est retrouvée envoyée sur les roses par mes soins de façon radicale ! Ca devait être dans son karma à elle aussi ! Mes enfants toutefois disent que je ne suis pas agressive mais je les trouve plus obéissants, peut être également qu’ils grandissent à vrai dire…Le chat ne me ramène plus de souris mais réclame toujours à bouffer aussi fort, ça peut pas marcher avec tout le monde !
Bon, j’ai assez parlé de moi, je crois Onyx que tu attends une réponse à tes angoisses…
Mars et Vénus (que je n’ai pas lu mais c’est le livre favori de ma grande copine Bridget Jones !), ta soeur, ton meilleur ami…je crois que tu l’as la réponse ! Mais tu ne veux pas t’autoriser à l’entendre.
Vous êtes tous les deux dans votre problématique : toi tes angoisses de ne pas être assez aimée, ton angoisse d’abandon (faudra quand même un jour que tu te penches là dessus…) et lui dans son angoisse liée à son désir d’engagement. On en revient au prix à payer mes chéris ! Vous voulez tout et vous ne voulez rien perdre ! Pas étonnant que vous vous plaisiez si fort, vous vous ressemblez !
J’essaie de chercher ce que je ferai à ta place. Pas facile car je n’ai ni ton âge, ni ta situation…Je crois que j’essaierai de voir mes amis, en tout cas ceux qui m’écoutent et me conseillent bien. J’essaierai de ne pas en voir trop, pour ne pas mélanger les avis, en fait j’irais surtout voir ceux qui me rassurent..En bref je me ferai un peu materner, histoire de régresser avec mes potes, pas avec mon mec…Et puis je m’occuperai, je ferais ce que tu fais : Je lirais ce que je sens qui puisse me faire du bien, j’irai m’acheter quelques fringues ou du parfum quelque chose qui me rassure dans mon pouvoir de séduction, je marcherai un bon coup (Paris c’est génial pour ça, moi j’adore le long des quais de Seine , ou la foret près de chez moi) Et puis surtout j’apprendrai à laisser du temps au temps (non, ne me tape pas, moi juste vouloir aider toi ! ! !) et à apprécier chaque chose au jour le jour !
Allez ma grande consultante, ne te bouffe pas toi-même, y’en a assez dans la vie pour s’en charger !
Grosses bises
