Comment rompre ?

Ma chère Kat,

Je suis contente que tu aie trouvé un peu de réconfort dans ce forum. Moi, ça m'a baucoup aidé, ça m'aide encore beaucoup, et Dieu sait qu'il y avait du chemin...

Je ne peux pas présager de ce que fera finalement ton Amour, je sais encore moins ce qu'il pense... mais saches bien que quitter, c'est toujours très très difficile... tu le sais, pour être déjà passée par là, et tu le constates, à la lecture de nos messages...

Aujourd'hui, j'ai pris la décision ferme et irréversible de quitter mon ami. Je devais le faire hier soir, et finalement, j'ai ajourné l'action, sur les conseils de mon amant, qui a jugé que l'action était un peu trop rapprochée de mon retour de vacances (que j'ai passé avec lui). Il faut savoir que mon ami n'est pas au courant de ma relation, et il ne vaut mieux pas, vu que mon amant est l'un de ses amis...
Bref, quelle était la motivation de mon amant en me demandant d'attendre : protéger notre couple, en dissociant ma rupture de tout "rapport" avec lui et en évitant ainsi que mon ami fasse le lien trop facile si un jour il nous voit officiellement ensemble ? Protéger ses fesses uniquement, dans l'hypothèse où mon amant ne souhaite pas grand chose avec moi, en écartant au moins toute possibilité que mon ami pense que je le quitte à cause de lui vu qu'on vient de passer des vacances ensemble ? Tenter d'éviter que je quitte mon ami puisque lui ne veut peut-être rien faire de sérieux avec moi... et dans ce cas, il se dit que j'aurai peut-être une autre décision si je n'ai plus d'amant ?

Je ne sais pas ce qu'il pense, mais une chose est sûre, c'est que je vais quitter mon ami. Quand, je ne sais pas, mais c'est sur.

Maintenant, il faut savoir que les hommes et les femmes, face à l'adultère, ont satistiquement un comportement différent. Les femmes, lorsqu'elles ont un amant, c'est pour combler un manque. Soit elles ne tombent pas amoureuse de leur amant, et dans ce cas-là, ça ne dure pas bien longtemps, car la double-vie n'amuse pas énormément de femmes, soit elles en tombent amoureuse et là, elles sont prêtes à tout quitter, tout remettre en cause pour leur amant, pour lui donner la place du mari.
Les hommes, c'est différent, malheureusement. Beaucoup envisagent très très bien la double-vie, ils aient cette idée de dissociation : une femme officielle pour être une bonne mère, une amante pour la relation passionnelle. Beaucoup d'hommes ont du mal à imaginer qu'on peut avoir une relation passionnelle avec sa femme, pour eux il faut obligatoirement que ce soit une amante. Ils ne pensent pas qu'on peut tout trouver en une seule femme. Et s'ils avaient raison. Voilà pourquoi si peu d'hommes font le pas de quitter leur femme.

Mais rien n'est impossible, seulement il faudra beaucoup de temps, beaucoup de patience... Peut-être a-t-il peur de tout remettre en cause, alors que là, il avait trouvé un équilibre parfait, là où toi, tu n'y vois que déséquilibre. Il en a marre de sa femme, elle l'agace, c'est toi qu'il aime... mais peut-être se satisfait-il très bien de cette situation. Puisque tu es là. Les hommes ne fonctionnent pas comme nous, qui sommes tellement plus entières, tellement plus absolues... Peut-être que ton homme, déçu par sa relation maritale, ne veut justement pas te faire prendre la place de sa femme, une place qu'il ne te souhaite pas...

Bon courage Kat.

chère onyx...qu'est ce que je peux te dire? au moment où je t'écris tu as sans doute fait ce pas que tu redoutais tant, tu dois te sentir mieux...je l'espère...tu sais aussi bien pour toi, dans ta relation avec ton père que pour l'homme que tu as sans doute quitté aujourd'hui, je crois qu'il faut que tu sois convaincue d'une chose: chacun a son histoire, chacun se dépatouille avec...je veux dire que si ton père a voulu se priver de toi (et nul doute qu'il en a souffert) c'est son histoire et toi tu n'y étais pour rien. ce n'était pas toi, pauvre petite fille, qui était responsable de ce désamour, c'était dans son histoire à lui, ses contradictions, ses refus et ...tant pis pour lui! tu comprends ce que je veux dire? ça n'empeche pas l'amour que tu peux avoir pour lui mais ça aide une fois qu'on a compris ça. Pour l'homme qui vivait avec toi, ce qu'il t'a donné, c'est parce qu'il a voulu te le donner et à ce moment là tu lui as donné aussi bien sur puisqu'il était heureux de te donner! alors ce que je veux te dire chère Onyx, c'est que ce soir tu peux etre triste de la tristesse de cet homme, tu peux etre angoissée parce que tu vas vivre seule, tu peux t'inquiéter de ce que tu vas vivre avec ton amant, mais pas te sentir coupable. tu es ce que tu es, ce que tu peux et tu aimes comme tu peux aussi alors si tu ne peux plus c'est que c'est comme ça et l'autre n'y est pour rien mais au moins tu ne l'auras pas leurré et tu seras effectivement en accord avec toi meme...maintenant chère onyx, je te souhaite de trouver la paix avec toi mme, après nul doute que tu trouveras l'homme qui t'accompagnera un bout de chemin. tu sais je le mesure depuis 6 mois, notre meilleure ami(e) c'est nous meme....

Vos témoignages m’ont tellement touchée ! Ils sont un peu le résumé de ce que je vis, ou plutôt l’envers de mon décor à moi.

J’ai le souvenir d’avoir cherché à rompre des relations qui ne me convenaient pas; et d’y avoir pris du temps, beaucoup de temps. Si ce n’était que cela, je n’aurais que l’envie, la tendance de vous écrire : Foncez ! Ne restez pas prisonniers d’un amour qui n’est pas celui que vous attendez.

Malheureusement il y a plus. Et je ne peux empêcher les larmes de me venir aux yeux.

Je m’accroche à mon bel optimisme, à ma force reconnue. Je suis un chemin que j’avais déterminé mais sans être sûre de rien (qui l’est?).

Pourtant je suis si fatiguée !

Vos tourments, vos doutes, vos questions, vos peurs sont ceux de l’homme que j’aime; que j’aime plus que tout. Un amour comme le nôtre je ne le croyais juste plus possible : magique, miraculeux, complice, mélange de passion toute charnelle et d’admiration réciproque… Un rêve d’adolescence réalisé, une grande passion totalement à double sens

Quand je l’ai connu il venait de refaire sa vie avec une autre femme. Mais tout a été tellement fort dès le départ entre lui et moi !

Il ne sait comment rompre avec elle, ne sait même pas s’il en trouvera un jour le courage.

J’ai fait imprimer la plupart de vos témoignages et les lui ai remis. Il les a lus et s’y est totalement retrouvé.

Notre relation, tellement empreinte de douceur par ailleurs, a souvent viré à l’orage ces derniers temps en raison de mes blessures de femme amoureuse : l’humiliation de devoir admettre qu’une autre dort dans son lit, qu’elle se croit totalement à sa place, que ses enfants (à lui) l’ont intégrée à leur vie

Je suis d’abord passée par-dessus, écrasant ma fierté en me disant qu’il fallait du temps… Il y a un an aujourd’hui. C’était ma limite. Et je l’ai quitté il y a 10 jours.

Ça ne peut pas être définitif, je ne le crois pas.
Ce qui nous lie est bien trop fort.

Ce que je me demande c’est si j’ai bien fait de le quitter. Lui-même semblait tellement me suggérer que c’était peut-être la seule façon de le secouer suffisamment pour qu’il trouve la force d’enfin réagir !

Mais c’est le troisième essai de rupture en peu de temps.
La première fois nous nous étions éloignés d’un commun accord dans l’idée qu’il agisse. Mais il m’a rappelée sans arrêt et j’ai finalement eu la faiblesse de lui retomber dans les bras beaucoup trop tôt.
La seconde fois ça a duré une semaine à peine. Il m’a appelée en me disant que c’était un S.O.S., qu’il avait besoin de ma force, qu’il ne se sentait aucun courage pour agir loin de moi…
La troisième fois est celle-ci et j’ai été beaucoup plus abrupte. Je lui ai demandé de ne plus me rappeler.

Pourtant je sais bien que cet amour-là ne peut finir comme ça.
J’attend, j’espère qu’il trouve le courage d’affronter la femme qui vit sous son toit.

Dites-moi, vous qui êtes en plein dedans, jusqu’où vont vos peurs et vos angoisses; jusqu’où vous paralysent-elles ?

Il a pourtant parlé de ce qu’il vivait à beaucoup de ses proches. Sa conjointe reste une des seules à ne pas savoir.

Peut-être a-t-il davantage besoin de mon soutien que de mon abandon.
J’ai peur de le perdre mais suis soutenue par la certitude que lui a tout aussi peur de me voir disparaître.

Et puis il me semble qu’il me réclamait cet éloignement comme un essai de solution, qu’il me demandait d’avoir la force de me tenir loin, espérant y trouver ce qu’il faut pour réagir. Plausible ?

J’ai du mal à accepter l’idée que je l’abandonne à lui-même alors qu’il est tellement éprouvé.

Et même la vie avec elle lui pèse, il s’impatiente à tout propos, ne la supporte plus. Comment peut-on se sentir si mal avec quelqu’un, avoir tant envie de s’évader et rester quand même ?

Écrire aujourd’hui sur ce forum va m’aider à continuer, à tenir loin de lui.

Vous tous semblez surtout parler d’une relation non satisfaisante, qu’on aimerait quitter mais sans savoir ce qu’on trouverait après.
C’est ce que moi j’ai connu.

Mais lui rêve aujourd’hui de défaire sa relation avec elle pour construire la nôtre. Je ne comprends pas qu’un grand amour ne soit pas un moteur suffisant.

Éclairez-moi à la lueur de votre vécu.

Je ne veux pas le perdre.

Merci pour ton petit mot. J'ai lu ton intervention sur ce forum (la dame aux camélias), et elle m'a beaucoup touchée, par certains côtés, elle m'a rappelée la relation que j'ai eue avec mon ex, "l'homme de ma vie"... Une relation compliquée, instable, faite de départs et d'éternels recommencements... à la fin, j'étais épuisée... Quand il est parti pour de bon, je n'étais plus capble de rien, plus capable de l'aimer, plus capable de le retenir... épuisée.

J'avais trouvé un réconfort immense avec cet homme qu'aujourd'hui je quitte. Il est attentionné, toujours présent... et pourtant je le quitte. Il est trop prévisible justement. Moi aussi il faudrait que je comprenne pourquoi je suis attirée uniquement par des hommes qui ne me donnent pas tout. Qui m'aiment "durement", en me malmenant...
En fait, je sais pourquoi mais je n'arrive pas à inverser la tendance, car au fond de moi, je ne souhaite pas que ça change : mon père ne m'a jamais vraiment témoigné son amour quand j'étais petite, pour moi, il était inacessible. Présent mais mystérieux, inaccessible. Et à 16 ans, il m'a dit, froidement, qu'il ne m'aimait pas. Qu'il était désolé mais qu'il ne pouvait pas être hypocrite... aujourd'hui, je sais qu'au fond de lui, il m'aime énormément. Mais alors, je n'arrive pas à sortir de ce schéma : il me faut un homme qui m'aime, mais qui soit toujours inaccessible, lointain, qui m'aime mais qui cache son amour, qui ne le donne/témoigne que rarement, à petite dose. Beaucoup d'amour me remplit de joie, permet de me mettre en confiance, trop d'amour me fait fuir car m'étouffe...
Je suis dans une croyance profonde que le seul vrai Amour, c'est un Amour immense et sans limite mais que cet amour ne peut exister que très très bien caché, ne s'exprimant que très rarement. Dès lors que cet amour s'exprime facilement ou souvent, pour un oui ou pour un non, je considère que ce n'est pas de l'amour... c'est de la singerie, je ne sais pas...

On est parfois bizarre...

Enfin, voilà... Cet homme qui m'a réconfortée, cet homme qui dans un sens m'a aimée, ne m'a pas aimée comme je l'entends, c'est triste mais c'est comme ça. Il ne suffit apparemment pas de se dire qu'il suffit d'aimer et d'être aimée... il y a la manière aussi, et cette manière-là, je la trouve mièvre, facile et fausse... Cette manière-là ne me comble pas de joie.