Comment rompre ?

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Anciens messages (page 50)

amours propres et sales méthodes

#63 Posté le par DCF__9146
Ma chère Kat, pourquoi aime-t-on des lâches ? Qu’est ce qui fait que nous sommes attirées par ces hommes qui nous nient, qui nous poussent à devenir effectivement faibles comme eux ? J’aurai tellement voulu pouvoir me détacher sans un mot avec juste un regard de mépris….mais il me l’a dit lui-même (la modestie ne l’étouffe pas toujours, comme pas mal) il est capable du meilleur comme du pire et c’est sans doute ce meilleur qui me fait oublier le pire, comme si ce n’était qu’un long cauchemar…
Ce que tu rêves de lui dire, je lui ai dit moi, hier, et pratiquement dans les mêmes mots !
Ce que tu crains, je te cite : « Ce dont j’ai peur, avec un tel état d’esprit, c’est de perdre mes propres sentiments ; des sentiments que j’ai toujours protégés du mieux que je le pouvais parce que je les trouvais précieux et uniques. Me suis-je trompée ? » J’y arrive et c’est douloureux…parce qu’effectivement je crains de m’être trompée. Aujourd’hui quelqu’un m’a dit «mais tu as perdu du temps », j’essaie de ne pas me laisser souscrire à cette façon de voir les choses, qu’est ce que le temps, qu’est ce que «perdre du temps » dans ce domaine ? Avoir des enfants (important pour la plénitude féminine) ? J’en ai déjà et je n’en voulais plus d’autre.
Simplement avoir un homme à ses cotés ? Celui qui saura m ‘aimer m’aimera aussi avec mes seins moins fermes et mes premières rides…sinon c’est que je serai retombée dans mes erreurs ce dont je doute maintenant.
Comment je me sens au lendemain de mon «terrible geste » ? Flouée, parce qu’il est déjà retourné avec elle (elle ne l’a quitté que quelques heures). En colère de ne pas l’avoir fait plus tôt (c’est vrai je me sens plus digne de respect même si c’était un geste un peu «minable » à priori). Triste parce que je me rends compte qu’il me reste une colère après cet homme que j’ai tant aimé, parce que petit à petit un certain mépris m’envahit. Parce que je me rends compte aussi que je pourrai aller plus loin, lui dire des paroles blessantes par exemple….Hier il m’a proposé de me verser une pension pour rembourser ces 5 ans de loyer, de téléphone, d’assurance auto, d’électricité, de bouffe qu’il n’a jamais voulu partager….Je lui ai répondu que l’on ne pouvait revenir en arrière sur ce qu’il avait fait et sur ce que j’avais eu la faiblesse d’accepter. De plus une pension maintiendrait encore un lien dont je ne veux plus.
Tu vois, il me reste de la rancœur… Ce soir me revient ma vie sexuelle minable avec lui, mes soucis de frics, l’impression de vivre seule, d’assumer tout toute seule tout en ayant constamment des comptes à rendre à un insatisfait permanent…Je n’aime pas cet état, je souhaite m’en débarrasser le plus vite possible mais peut être faut-il en passer par-là avant de retrouver la bienheureuse neutralité ?
En même temps je crois, oui, que je me suis enfin trouvée, d’ailleurs le regard des autres (qui pour la plupart ne savent rien de mes derniers éclats) brille un certain respect…c’est donc que cette affirmation de moi-même dépasse le domaine de mes turpitudes amoureuses.
En ce qui la concerne elle, j’éprouve toujours un sentiment de rancune, mais c’est plus de la rancune de ce qu’elle m’a dit et fait, l’idée que cette fille a envahi ma vie, balayant tout derrière elle, repartant avec mon mec, me faisant au passage douter de mon charme (à un moment je me sentais comme une femme de 70 ans alors que cette grande dinde est maigre comme un coucou et que ses 25 ans fiévreux n’ont rien de plus séduisant que mes 39 ans tranquilles !), envahissant mon sommeil et celui de mes enfants, donnant des coups de pieds dans ma porte me laissant aussi démunie qu’une femme violée…c’est tout ça que je ne pardonnerai jamais…
Alors je crois que face à un égocentrisme aussi envahissant, il fallait que moi aussi j’apprenne enfin à exister. Mon geste d’hier n’était rien d’autre, comme un gigantesque bras d’honneur à ce double refus de me voir exister : lui voulant me garder comme un vieux jean confortable qu’on garde au cas où et elle niant mon existence au point de faire une scène à ma belle-soeur qui l’avait par inadvertance appelée par mon prénom !
Je ne pense pas moi non plus que cette histoire soit terminée hélas... ma colère me prouve que le détachement n’est pas encore là! mais après tout, chaque étape se doit d’être vécue pour ce qu’elle est : une expérience de plus !
On vivra ce qu’on a à vivre ma chère Kat (ça fait hurler mon mec qui ne comprend pas ce qu’il appelle «mon fatalisme », comme si se cogner à tous les angles de la vie était plus simple, comme s’il fallait avoir l’arrogance de croire que nous décidons entièrement de notre vie !)…
En attendant moi aussi je t’embrasse, merci de partager avec moi…

M.... ! Mais où est le bout de ce foutu chemin-là ?

#62 Posté le par DCF__1132

J'ai été contente de ton message, suis allée voir l'autre racontant ton "terrible" geste et... oui, je ne peux que dire que je jubile. En te lisant c'est comme si moi aussi je me défoulais. Je ne te critiquerai certes pas pour ça et si tu veux tout savoir j'applaudis même des deux mains.

Sa minette est victime ? C'est son problème. Le tien c'est de te préoccuper de toi.

Tu sais, en te lisant, je réalisais que j’étais fautive quelque part ; fautive d’accepter de ne pas appeler chez lui, moi aussi, par exemple. Il m’est arrivé souvent d’avoir envie de lui dire, quand il vient me relancer : « Tu ne peux pas te passer de moi ? Très bien ! Mais je te préviens que j’en ai fini de me cacher et que je te téléphonerai quand j’en aurai besoin ou envie. Si tu ne peux pas l’assumer, retournes d’où tu viens et laisse moi ».
Bien sûr je ne l’ai jamais fait.

Hier il a fini par me rappeler ; après que je me sois « signalée » sur son télé-avertisseur. J’ai trouvé le message sur ma boîte vocale en revenant de réunion. Sa voix était tendue, son ton plutôt formel. Il est venu me chercher au bureau et je l’ai trouvé… pas vraiment distant mais préoccupé. J’ai fait semblant de ne me rendre compte de rien, les choses ont repris entre nous comme si de rien n’était. Et puis il a fini par me raconter qu’il avait souffert toute la fin de semaine, tourné en rond en se répétant qu’il avait si peu de temps pour moi, que j’avais raison et que je lui mettais le nez dessus. Mais il était incapable de bouger et en arrivait à la conclusion qu’il fallait qu’on se laisse, qu’il n’en pouvait plus de souffrir comme ça.
Mais voilà, il n’en a pas la force, il est là devant moi et

J’ai gardé mon calme et mon sourire ; ma décision d’afficher optimisme et confiance ne devait pas s’écrouler à la première alerte.

En remontant à mon appartement je n’avais que l’envie de pleurer. Je me sentais comme revenue au point de départ. Mais j’ai refoulé.

Il est repassé dans la soirée. Et en le prenant dans mes bras je me disais, pour la première fois, que cet homme ne serait finalement peut-être jamais « à moi », qu’il était un bel épisode de ma vie, qu’il me fallait apprendre à remplacer la passion par la tendresse. Je le regardais et pensais qu’il tuait peut-être l’amour ; un amour si grand, si fort, tellement exceptionnel et miraculeux… Je me souviens lui avoir dit, un soir au restaurant face à face, que l’amour était ce que nous en faisions, qu’il ne tenait qu’à nous de faire de notre chance quelque chose de rare et d’unique qu’on regarderait avec envie. Il m’écoutait et les larmes lui venaient aux yeux. Alors j’y avais cru d’autant plus.

Hier soir je lui ai dit que je voulais reprendre le contrôle de moi, que j’empirais fort probablement les choses en agissant ainsi, que j’essaierai de garder en moi mes souffrances. Lui qui se récriait toujours à ce genre de propos que non, il voulait que je parle, que je dise tout ce que je ressentais… m’a dit que c’était peut-être plus sage. Et puis qu’à mes mots je semblais résignée. « Non » lui ai-je dit, je ne suis pas résignée. Est-ce que ça te ferait peur de me trouver résignée ? Il m’a dit non et j’ai ressenti comme un signal d’alarme. « Qu’est-ce que ça te ferait ? ». « Je ne sais pas. Il y a quelque chose en moi qui crie Non ! ».
Je ne sais pas pourquoi, je ne l’ai pas totalement cru.

J’ai joué le jeu, suis restée la femme amoureuse. Mais ce qu’il a senti en moi était bien là. Résignée à jouer les seconds rôles sûrement pas, mais s’il sait me convaincre que la situation ne peut pas évoluer, ce sont mes sentiments qui vont en prendre un coup. Parce que j’aime l’homme qui me rend mon amour de la même façon.

Ce matin je me sentais triste et désenchantée. Et voilà que je n’envisage plus de lui faire part de mon état ; pas par peur qu’il s’en aille mais parce que j’ai l’impression d’avoir un enfant en face de moi, quelqu’un qui n’a juste pas la carrure pour assumer tout ça : mes peurs, mes douleurs, les responsabilités qui lui incombent dans cette histoire. Le mettre en face de la réalité le fait paniquer.

Je me suis dit que ma seule chance d’aller plus loin était de ne plus lui dire mes naufrages, de rester calme, souriante, confiante. C’est vrai que ses humeurs suivent les miennes. Mais quelle énergie il me faut déployer !
Et je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’il me reste de force, de désir, peut-être même d’amour

Pour l’instant je vais tâcher de jouer le jeu. Au moins pour le mois d’octobre me suis-je dit. Je n’ai rien à perdre et j’ai besoin de recul.
J’ai envie de m’éloigner, de lui dire que je ne peux plus, que je me fous désormais de tout. Lui suggérer une pause ?
Mais au fond cette quasi-indifférence qui m’accable me permet de jouer d’autant mieux.

Ce dont j’ai peur, avec un tel état d’esprit, c’est de perdre mes propres sentiments ; des sentiments que j’ai toujours protégés du mieux que je le pouvais parce que je les trouvais précieux et uniques. Me suis-je trompée ?

Oui Belette, notre tour devrait bien finir par arriver.

Quant à l’autre… En ce qui me concerne elle n’a pas 25 ans mais exactement le même âge que moi (36). Et il s’efforce de ne pas trop souvent m’en parler en mal de peur que je ne le juge exigeant ou difficile. Mais il est bien évident qu’elle n’a pas mon niveau, pas ma profondeur, qu’elle ne vient pas le « chercher » comme moi (je le cite bien sûr). Et elle parle sans arrêt, conte des histoires qui n’en finissent plus. Il se demande comment il a pu s’arrêter à elle.
Mais c’est fait, il se sent désormais des responsabilités à son encontre et par-dessus tout à l’encontre de son fils à elle (a-t-on jamais vu un homme retenu dans une relation de couple par l’enfant d’un autre ? Il a fallu qu’il soit pour moi celui-là !).

Certaines fois je la plains, souvent je la déteste et lui en veux ; parce qu’elle occupe une place qui n’aurait jamais dû être la sienne et qu’elle n’a même pas l’intelligence de s’en rendre compte. Ou inconsciemment : elle ne cesse de lui répéter qu’elle l’aime, qu’il est l’homme de sa vie, qu’il ne faut pas qu’il la quitte… Encore des choses qui le retiennent…
Moi, quand j’avais voulu rompre avec le père de ma fille, je faisais tout pour lui faire comprendre que je m’éloignais. Lui, au contraire, met toute son énergie à la convaincre que rien n’a changé

Cette histoire est folle ! Et dire que dans son entourage il ne reste à peu près plus qu’elle à ne pas savoir la vérité !

Ton geste Belette, n’a rien de choquant dans l’absolu sais-tu ? Cet homme-là te fait assumer ses faiblesses alors en entrant dans son jeu finalement tu te montres faible aussi (et là je parle surtout pour moi). En refusant son manège, tu t’affirmes en tant que personne entière et respectable (méritant le respect).
D’ailleurs en l’écrivant j’en viens à penser qu’il serait urgent que je cesse ce jeu-là

Je ne sais plus.
Je rêve d’une solution évidente.

Je t'embrasse et pense à toi,

Kat